Bénin – Impasse électorale: les trois scénarios selon le juriste Steve Kpoton

Le juriste n’a pas voulu « mourir débout ». Il a choisi de dire ce qu’il pense de la situation qui prévaut au Bénin actuellement. Pour Steve Kpoton, la crise actuelle n’est plus qu’électorale. Elle s’est plutôt transformée en une crise systémique. Et, si rien n’est fait, elle pourra déboucher sur trois différents scénarios.

Le premier scénario envisagé et décrit par le juriste et l’analyste politique est relatif au côté « pacifiste » des Béninois. « Le peuple béninois manque de conscience patriotique, tombe sur le coup des mensonges et diverses manipulations de la mouvance présidentielle, désabusé par l’incohérence et l’inconséquence de l’opposition, et fait l’option de la résignation », écrira-t-il sur sa page facebook ce 13 avril. Dans ce cas, prédit-il, le Bénin aura des députés mais pas de parlement. Car, se justifie-t-il, le parlement est le socle de la démocratie. Et s’il devient monotone la conséquence sera fatale pour la démocratie dont le Bénin se vante d’être le géniteur. « Le Bénin deviendra une démocratie de façade, un Etat régenté et contrôlé avec une main de fer. La loi n’aura plus de sens en face de la volonté du Chef de l’Etat », se désole-t-il.

Le second scénario qu’entrevoit le juriste Kpoton pourra être une révolution populaire. « Les militants des partis exclus du processus électoral et les leaders politiques de l’opposition s’organisent et empêchent les élections dans leurs fiefs électoraux respectifs », peut-on lire dans son écrit. Dans ce cas, le chef de l’Etat pourra prendre sa responsabilité et annuler les élections sur toute l’étendue du territoire national. Patrice Talon pourrait « convoquer à nouveau le corps électoral le temps que les conditions d’une élection inclusive soient réunies« . Le pays aurait perdu du temps et des ressources, en effet.

Et, le dernier scénario, justement relatif au titre qu’il donne à son texte, pourrait être fatal, non à la démocratie cette fois, mais à tout le peuple béninois. Si le second scénario est mal négocié, « le pire serait à nos portes », craint-il. Dans ce cas, personne ne saurait imaginer jusqu’où cela pourra conduire. C’est pourquoi dans la chute de sa réflexion, Steve Kpoton invite le chef de l’Etat à revoir la copie pendant qu’il est encore possible. Son objectif, peut-on lire clairement dans le texte, est d’éviter le pire au pays.