Bénin – Législatives 2019: Lettre ouverte de Boni Yayi à Patrice Talon
L’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, adresse une lettre ouverte à Patrice Talon. Comme on peut s’en douter, c’est toujours dans le cadre des prochaines élections législatives. Boni Yayi, après avoir rappelé certaines dispositions de la constitution béninoise, fait des propositions à son successeur pouvant permettre d’éviter le pire.
Les élections législatives, sauf revirement de dernières minutes auront lieu le dimanche 28 avril prochain. Ces élections, la première sous le régime de la rupture, connaissent une agitation profonde. Depuis le 5 mars que la commission électorale nationale autonome a rendu publique les listes retenues pour prendre part à ces élections, la classe politique s’est mise dans une démarche pour faire suspendre le processus et obtenir sa qualification afin d’y participer. Toutes les tentatives pour obtenir le consensus semblent jusque-là vaines. Boni Yayi, ancien président de la République, s’est prononcé publiquement sur la question le jeudi 18 avril dernier. Il a invité son successeur à suspendre le processus sans délai en vue de faire participer tous les partis aux prochaines consultations électorales. Cet appel semble infructueux.
Ce mercredi, il a décidé de rédiger une lettre pour circonscrire la situation et inviter à nouveau le chef de l’Etat à écouter « les gémissements et les angoisses du peuple ». Cette écoute passera par, écrit Boni Yayi la « suspension du processus électoral qui divise le Bénin, ses filles, ses fils, ses régions, ses ethnies, ses tribus et déchire les familles« . Le Buffle de Tchaourou exhorte son ancien ami devenu ennemi politique vers fin 2012 à adresser un message public à la Nation en vertu des dispositions constitutionnelles afin de dissiper les inquiétudes qui taraudent les populations. Le faire, selon l’expéditeur de la lettre, c’est « éviter au béninois les lendemains difficilement gérables auxquels le peuple n’est pas habitué depuis l’historique conférence des forces vives de la nation ».
Il espère que les chefs d’Etat et les institutions africains et d’ailleurs viendront à la rescousse du Bénin pour que ces moments d’épreuve puissent passer sans drame. Boni Yayi implore Dieu, comme à ses habitudes, de guider le président Patrice Talon afin qu’il prenne « la bonne décision », celle de suspendre le processus pour faire asseoir « les fils de ce pays pour mutualiser leurs efforts en vue du renforcement de notre Démocratie par un scrutin inclusif« .
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