Municipales en Turquie: le parti d’Erdogan essuie un revers cinglant à Istanbul et Ankara

Les résultats des élections ressemblent à un vote « sanction » pour Recep Tayyip Erdogan, qui a pesé de tout son poids dans la campagne électorale des élections municipales.

C’est un revers sans précédent pour Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a essuyé, ce lundi, un camouflet avec la perte par son parti, d’après des résultats encore partiels, des villes d’Ankara et Istanbul lors des élections municipales de dimanche. Le président s’était jeté à corps perdu dans la campagne pour ces élections, enchaînant une centaine de meetings à travers le pays et faisant du scrutin un plébiscite sur sa personne en pleine tempête économique.

Des recours à Istanbul après l’annonce des résultats partiels

S’il a maintenu une fine majorité à l’échelle nationale, des résultats partiels donnent l’opposition gagnante à Istanbul et Ankara, les deux principales villes du pays, que l’AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans. A Istanbul, la course est extrêmement serrée, au point que les deux candidats se sont déclarés vainqueurs dimanche soir. Mais le président du Haut-comité électoral (YSK), Sadi Güven, a déclaré lundi que les résultats partiels montraient le candidat de l’opposition à Istanbul, Ekrem Imamoglu, en tête, avec près de 28.000 voix d’avance.

Le président Erdogan a préféré dans la nuit de dimanche à lundi se concentrer sur la victoire à l’échelle nationale, la coalition formée par l’AKP et les ultranationalistes du MHP remportant 51,67 % des scrutins selon les résultats partiels. Mais Istanbul reste une ville majeure pour Recep Tayyip Erdogan, où il a grandi et démarré sa carrière politique en tant que maire entre 1994 et 1998. C’est pourquoi il y avait dépêché son loyal ancien Premier ministre, Binali Yildirim.