Soudan-coup d’Etat : l’Union Africaine réagit
Dans un communiqué en date du jeudi 11 avril 2019, l’Union Africaine a condamné avec fermeté le coup d’Etat perpétré par l’armée pour destituer et mis aux arrêts le président Omar el-Béchir. Néanmoins, elle réclame une transition respectant les « aspirations démocratiques » des Soudanais.
Après 100 jours de manifestations intenses dans la quasi-totalité du pays, l’armée est passée à l’acte au Soudan avec à la clé la destitution immédiate du président Omar el-Béchir ce jeudi 11 avril 2019, sifflant ainsi la fin d’une « autocratie » qui a duré 30 ans.
« J’annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef », a confirmé le ministre soudanais de la Défense, Awad Ahmed Benawf sur la télévision d’Etat.
Le pouvoir militaire venait de mettre fin à l’ère Bachir par un coup d’Etat qui a été longuement encouragé par le peuple soudanais mais qui n’est pas du goût de la plus haute instance africaine. En effet, l’Union Africaine a condamné cet acte qu’elle juge d’inapproprié aux défis auxquels le Soudan est confronté et exhorte au calme et à la plus grande retenue. Aussi invite-t-elle au respect des droits des citoyens, des ressortissants étrangers, de leurs biens , et ce, dans l’intérêt du pays et de sa population.
L’UA appelle au dialogue
Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a appelé toutes les parties prenantes au Soudan, à engager un dialogue inclusif, afin de créer les conditions permettant de répondre aux aspirations du peuple soudanais à la démocratie, à la bonne gouvernance et au bien-être, ainsi que de rétablir l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible. Il a par ailleurs, exprimé la solidarité de l’Union africaine avec le peuple soudanais et a exprimé son engagement et sa disponibilité à soutenir le Soudan pendant cette période, conformément à ses instruments pertinents et à ses principes.
L’Union Africaine a le Soudan à l’œil
Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, suit de près l’évolution de la situation au Soudan, en particulier l’annonce par le premier vice-Président et Ministre de la Défense, le Général Awad Ibn Auf, de la suspension de la Constitution, de la dissolution de l’Assemblée nationale, de la formation d’un Gouvernement de transition dirigé par l’armée qui conduira le pays pendant deux ans et de l’arrestation du Président Omar al-Bashir, ainsi que l’imposition de l’état d’urgence pendant trois mois.
Le Président de la Commission rappelle la Déclaration de Lomé de 2000 sur les changements anticonstitutionnels de Gouvernement et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui condamnent fermement tout changement anticonstitutionnel de Gouvernement et engagent les États membres à respecter l’État de droit, les principes démocratiques et les droits de l’homme. Au vu de l’évolution de la situation, le Président de la Commission réitère ces dispositions, et attend avec intérêt la tenue rapide d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité pour examiner la situation et prendre les décisions qui s’imposent.
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