Sahara Occidental : réaction de l’Algérie après la démission de l’envoyé de l’ONU

L’Algérie a réagi à la démission de Horst Kohler, l’envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental. Alger dit qu’il « regrette profondément » la démission de Kohler et se souviendra de l’ancien président allemand en tant qu’intermédiaire sérieux dans le conflit du Sahara Occidental.

Les analystes et observateurs du Sahara occidental ont été choqués plus tôt cette semaine par l’annonce surprise de la démission de Kohler. Dans une déclaration lue mercredi par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, l’ONU a indiqué qu’il avait décidé de se retirer pour des raisons de santé. Kohler, maintenant âgé de 76 ans, avait décidé qu’il n’était plus à la hauteur des tâches pénibles qui consistaient à ramener des adversaires de quatre décennies à la même table de négociations et à les y maintenir, et, comme l’espoir du processus politique, Kohler était le fer de lance, négociant un règlement durable et parfaitement négocié.

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Dans sa réaction à la décision de Kohler, l’Algérie s’est fait l’écho des sentiments du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et du Maroc, qui ont partagé leurs réflexions immédiatement après la publication de la nouvelle. Le nouveau ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukaddoum, a déclaré jeudi que l’Algérie « prend la démission de l’Envoyé personnel Horst Kohler avec un profond regret », M.Boukaddoum a souligné son rôle diplomatique dans la restauration de l’espoir des observateurs et des acteurs, soulignant que son approche du conflit a conduit à une véritable confiance dans une crise qui est dans  l’impasse de plusieurs décennies. Alors que l’Algérie saluait les « efforts sérieux » de Kohler dans le dossier du Sahara, la déclaration visait à réaffirmer l’engagement d’Alger dans ce qui est venu définir sa position au Sahara Occidental et, par extension, sa politique étrangère en direction de Maroc: un référendum sur l’autodétermination.

« L’Algérie reste convaincue que la solution du problème du Sahara occidental consiste pour le peuple du Sahara occidental à exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément au droit international et à la tradition de l’ONU en matière de décolonisation. »

La mention de la «décolonisation» et de «l’autodétermination» méconnaît de façon flagrante les dernières résolutions et recommandations de l’ONU sur la voie à suivre pour la résolution du conflit du Sahara Occidental. La résolution 2468, la dernière en date, exhorte toutes les parties, y compris l’Algérie, à abandonner la carte d’autodétermination et à ouvrir la voie à un règlement négocié politiquement. La résolution préconise le compromis, le réalisme et le pragmatisme, une démarche largement interprétée comme une disqualification d’un référendum sur l’autodétermination. Mais l’engagement d’Alger envers sa politique par défaut du Sahara occidental soulève également de sérieuses questions quant à ce qui attend le prochain envoyé des Nations Unies.

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Kohler, nommé en août 2017 pour remplacer l’Américain Christopher Ross, a fait objet d’éloges pour avoir convaincu les quatre parties au dossier du Sahara – l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et le Polisario – de se retrouver autour de la  même table de négociations. Le mandat de Kohler a fait naître l’espoir d’une solution durable au Sahara occidental. Des observateurs et des diplomates ont laissé entendre que les efforts de Kohler avaient déclenché un « nouvel élan » pour l’agenda de l’ONU dans le conflit. Kohler étant maintenant parti,  reste à savoir si le nouvel élan qu’il a aidé à négocier s’envolera aussi avec lui.

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Slimane

Le Sahara dit occidental est marocain depuis des siècles. Des dahirs de nomination de caïds dans ce territoire existent chez les descendants de ces caïds par les anciens roi s marocain s.