Algérie: plusieurs dirigeants politiques déférés à la Cour suprême

Les procureurs algériens ont déféré mercredi devant la Cour suprême l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, un actuel ministre du gouvernement et deux ex-ministres, dans le cadre de la répression contre l’ancienne élite dirigeante du pays.

Le ministre du Tourisme, Abdelkader Benmessaoud, et les anciens ministres, Youcef Yousfi et Abdelghani Zaalane, respectivement en charge de l’industrie et des transports, seront également accusés de corruption. Ils sont les derniers à faire l’objet d’accusations à la suite de la répression exercée contre des chefs d’entreprise et des responsables de l’ancien régime du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné en avril à la suite de manifestations de masse contre le gouvernement.

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Lundi, le plus riche des citoyens algériens, Ali Haddad, l’un des principaux partisans du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, a été condamné à six mois d’emprisonnement pour détention de deux passeports, lors de la première condamnation pour corruption. M. Haddad, propriétaire de la plus grande entreprise de construction privée d’Algérie, a été reconnu coupable de « passation injustifiée de documents administratifs » et condamné à une amende de 50 000 dinars (330 000 £), a rapporté la télévision d’Etat.

Les accusations de corruption ont été ordonnées par le chef de l’armée, le général Ahmed Gaed Salah, qui a promis de «traduire en justice tous les corrompus, quels que soient leur fonction ou leur rang social». Il a déclaré: « La lutte contre la corruption ne connaît pas de limite et aucune exception ne sera faite à personne … il est temps de régler des comptes », ajoutant qu’il était « temps de nettoyer notre pays ». Les manifestations ont commencé en février après que M. Bouteflika a annoncé son intention de se présenter pour un cinquième mandat.

Les manifestations se sont poursuivies et les masses sont descendues dans la rue tous les vendredis pour exiger la démission du président par intérim, Abdelkader Bensalah, et du Premier ministre Noureddine Bedouia, ainsi que de tous les vestiges de l’ancien régime. Les élections prévues pour le 4 juillet ont été annulées sans aucun soutien populaire. Aucune date n’a été fixée pour un nouveau scrutin.