France – Affaire des « écoutes » : Nicolas Sarkozy sera bien jugé pour corruption

L’ancien président, soupçonné de corruption d’un haut magistrat, fera face à la justice après le rejet de ses ultimes recours.

La justice a définitivement validé le renvoi devant le tribunal correctionnel de l’ex-président Nicolas Sarkozy, poursuivi notamment pour la «corruption» d’un haut magistrat de la Cour de cassation dans cette affaire révélée par des écoutes téléphoniques, a appris mercredi l’AFP de sources concordantes.

La Cour de cassation a rejeté mardi les derniers recours formés par l’ancien chef de l’Etat, son avocat Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert pour éviter un procès pour «corruption» et «trafic d’influence».

L’ancien président Nicolas Sarkozy n’échappera pas à un procès dans l’affaire dite « des écoutes », fait savoir l’AFP ce mercredi 19 juin, de sources concordantes. Il avait été renvoyé en mars 2018 devant le tribunal correctionnel de Paris pour « corruption » d’un haut magistrat de la Cour de cassation et « trafic d’influence ».

Affaire dite « des écoutes », ou  « affaire Azibert »

Le dossier remonte à janvier 2014 : les juges chargés d’enquêter sur l’affaire Kadhafi – dans laquelle l’ancien président est mis en examen – découvrent alors que Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog conversent sur des téléphones portables « secrets ». On apprend que l’ancien président utilisait (entre autres) le désormais fameux pseudonyme de « Paul Bismuth ».

Surtout, les écoutes révèlent que l’ex-président et son avocat cherchent à obtenir des renseignements sur une une instance judiciaire en cours, dans le cadre de l’affaire Bettencourt puis l’affaire Tapie-Lagarde. Ils évoquent alors un magistrat de la Cour de cassation avec qui ils ont pris contact, Gilbert Azibert. Ce dernier, premier avocat général à la deuxième chambre civile de la Cour, se serait révélé très précieux pour Nicolas Sarkozy : il lui aurait fourni des informations confidentielles sur l’instruction, mais aurait également rencontré des collègues de la Cour amenés à se prononcer sur le pourvoi en cassation de l’ancien président. En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis à Gilbert Azibert d’intercéder en sa faveur pour qu’il obtienne un poste prestigieux à Monaco.

Ce procès, qui s’annonce comme une première pour Nicolas Sarkozy, par ailleurs menacé par l’affaire Bygmalion, devrait se tenir à Paris dans les prochains mois.