Bénin – Lutte contre la corruption: sous les cendres des osc fleurissent des activistes des réseaux sociaux
Durant les trois dernières années, les leaders des organisations de la société civile ont brillé par leur silence. Mais sous leurs cendres a émergé une race d’activistes des réseaux sociaux qui parfois donne de l’insomnie au pouvoir du président Patrice Talon.
Les deux mandats constitutionnels de l’ancien président Boni Yayi n’ont pas été de tout repos pour l’ancien président de la République. Harcelé par une société civile très engagée et très organisée, le pouvoir du « changement » était régulièrement rappelé à l’ordre toutes les fois qu’il prenait des libertés dans la gestion des affaires publiques. On pourrait donc affirmer sans risque de se tromper que la sauvegarde de l’Etat de droit et de la démocratie a été en partie les mérites d’une société civile très active.
Bénin: les législatives, la société civile et la démocratie
Malheureusement, au lendemain des élections présidentielles de 2016, les choses ont drastiquement changé. Le silence a gagné le rang des leaders des organisations de la société civile. Interpellé sur la question plusieurs d’entre eux se sont cachés derrière le temps d’observation et de moratoire qu’il faille accorder au nouveau régime. Mais au fil du temps, grande est la surprise de constater qu’en réalité les organisations de la société civile ont carrément mis la clé sous le paillasson.
Des activistes des réseaux sociaux prennent le relais:
La nature a horreur du vide, dit-on. La démission des acteurs de la société civile a renforcé l’activisme des réseaux sociaux qui ont carrément pris en main la veille citoyenne. Désormais la lutte pour la préservation des acquis démocratiques et contre la corruption est menée par les activistes des réseaux sociaux.
Ce transfert de la veille citoyenne sur les réseaux sociaux ne s’est pas fait sans quelques déviances. Des individus mal intentionnés ont profité de cet espace de liberté pour développer des réseaux d’intoxication. Face à cette résistance qui s’organisait sur les réseaux sociaux, le pouvoir de la rupture a pris plusieurs mesures dans le but de circonscrire le mal. La taxe sur les réseaux sociaux ensuite la loi sur le numérique sont venus pour régenter un peu cet espace de liberté avec des menaces à peine voilées du procureur de la république qui promet de s’auto-saisir des cas d’infraction numérique.
Mais en dépit des menaces, la veille numérique s’est imposée au régime du nouveau départ. Ainsi, des dossiers sensibles comme la surfacturation au niveau du ministère de cadre de vie ( qui en dehors de Jean-Baptiste Elias) n’a suscité d’inquiétude auprès d’aucun acteur de la société civile. Le dernier sujet qui fait polémique est sans nul doute le dossier de l’acquisition d’ambulances. Là aussi aucune voix pour exiger que la lumière soit faite et les contributeurs que sont les citoyens soient éclairés. Mais là encore les activistes font le job. Cependant, dans le lot, Social watch, Gerdess-Afrique, et l’ANLC dans une certaine mesure ont fait des sorties sporadiques pour dénoncer certains travers de la gouvernance actuelle.
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