Bénin – solution à la crise politique: et si le dialogue débutait par la France?
Les réformes politiques initiées par le régime de la rupture a connu beaucoup de difficulté dans sa mise en oeuvre. Des difficultés en partie liées à la réforme du système partisan qui a abouti à une élection législative sans parti d’opposition. Au lendemain de ces élections avec son mot de violences et de morts, le président Talon a invité la classe politique à un dialogue inclusif qui peine à prendre corps.
L’une des caractéristiques des grands hommes est leur capacité à déjouer parfois les pronostics et à se retrouver là où on les attend le moins. L’actuel chef de l’Etat, le président Patrice Talon peut aussi créer la surprise. Attendu en France dès la deuxième semaine de la première quinzaine du mois de Juillet 2019, l’homme fort de Cotonou pourrait faire bouger les lignes vers la résolution de la crise politique handicapante que traverse le pays depuis désormais plusieurs semaines. En pour cause, la France pourrait être le territoire du démarrage des pourparlers pour la résolution de la crise.
Pourquoi le dialogue peut commencer en France?
C’est un secret de polichinelle que le pouvoir du président Patrice Talon a l’essentiel de ses adversaires politiques les plus redoutables à l’extérieur du territoire national. En effet, si au plan interne le président Nicéphore Soglo joue un rôle on ne peut plus important dans la résistance contre le régime actuel en appui avec le président du parti Restaurer l’Espoir Candide Azannaï, il reste incontestable que les leaders politiques les mieux côtés pour ébranler le pouvoir de l’actuel locataire de la Marina restent l’ancien président Boni Yayi et le président d’honneur du parti union sociale libérale Sébastien Germain Ajavon, tous deux actuellement en France.
Si la lutte qui se mène entre l’ancien président Thomas Boni Yayi et son successeur s’apparente à une lutte politique, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est une querelle d’intérêt pécuniaire entre deux amis devenus des ennemis qui est à l’origine des guéguerres entre les deux personnalités. Une querelle privée ramenée sur le terrain politique. Qu’il vous souvienne en effet qu’à la faveur d’une visite de courtoisie qu’il a rendue le 22 mai 2019 à son camarade de résistance alors contraint en résidence surveillée, l’ancien président-maire Nicephore Soglo a confié aux conducteurs de taxi moto que l’internement de Boni Yayi n’est pas lié à la crise politique mais à une querelle entre lui et le président Patrice Talon. Une querelle dont l’origine serait l’or blanc. Un point de vue partagé par le ministre Candide Azannaï lors de sa dernière conférence de presse.
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La résolution de la crise politique qui frappe le Bénin passerait sans nul doute par la réconciliation entre ces deux anciens amis devenus des ennemis d’autant plus que le pouvoir de l’un est menacé par l’autre dont la popularité grandissante n’augure d’aucun avenir pour le pouvoir en place. Leader charismatique de la formation politique la plus populaire aujourd’hui, Boni Yayi constitue à n’en point douter un problème politique pour l’actuel locataire de la marina. Le maintien de bras de fer entre les deux hommes d’Etat ne pourrait être que préjudicable pour le régime dont les résultats jusque là restent mitigés sur le plan interne même s’il est célébré à l’international par certains organismes financiers.
Le chef de l’état béninois peut donc profiter de son séjours parisien pour entamer un rapprochement avec son ancien ami afin qu’ils trouvent ensemble un terrain d’entente sur le différend qui les divise; le Bénin ne s’en portera que mieux.
L’audace de Paris pourrait être une chance à la paix
En appelant la classe politique à un dialogue inclusif et ouvert, le président Patrice Talon est bien conscient de l’implication de sa main tendue. Il est conscient qu’aucun dialogue inclusif, sincère et ouvert ne peut se faire aujourd’hui au Bénin en dehors des leaders politiques que sont l’ancien président Boni Yayi, le président Sébastien Ajavon et le président du parti Restaurer l’Espoir. Si le Bénin est l’intérêt visé par les uns et les autres, il doit avoir de la hauteur d’âme pour surmonter les égos personnels et penser à l’intérêt général. De toutes les façons, la seule voie de sortie de crise qui s’offre au pouvoir Talon est la voie du dialogue. C’est aussi l’une des recommandations majeures faite par les chefs d’Etats lors du dernier sommet de la cedeao à Abuja.
Candide Azannaï: » le président Boni Yayi est un élément important de la résistance »
la présence annoncée du président de la république du Bénin en France devait constituer pour lui un tremplin pour poser des bases qui faciliteront les dialogues futurs sur le plan national si tant est l’intention qui soutend la main tendue. Car, serait illusoire de vouloir une réconciliation politique en laissant de côté des personnalités à la trempe de Boni Yayi et de Sébastien Ajavon qui ont la capacité d’influer sur la vie politique du pays malgré la distance qui les sépare de leur terre natale. Une démarche de la part du numéro 1 béninois à l’endroit de ces leaders serait un grand pas vers la résolution de la crise interne que traverse la Bénin.
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