Bénin: Patrice Talon a fait de Boni Yayi un « héros de la liberté », selon Lionel Zinsou
Invité à se prononcer sur sa condamnation dans le dossier « dépassement de comptes de campagne, fausse attestation, faux et usage de faux », Lionel Zinsou a profité de l’occasion pur aborder la crise électorale au Bénin. Au micro de Tv5, il s’est notamment intéressé au cas de l’ex-chef d’Etat Boni Yayi qui avait été gardé sous haute surveillance policière pendant plus d’un mois.
Pour la quatrième fois, de façon officielle Lionel Zinsou se prononce sur la crise électorale née au lendemain des élections législatives d’avril 2019, auxquelles l’opposition a été interdite de participer. Des violences post-électorales ont été notées dans certaines villes du pays, notamment Cotonou et Tchaourou. Dans la foulée, l’ancien président Boni Yayi s’est vu coincer dans son domicile siégé par la police républicaine. Un fait qui a visiblement envenimé la crise électorale avec des affrontements mortels dans certaines régions du pays.
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Pour Lionel Zinsou, cette situation a fait de Boni Yayi un héros de la liberté car il a fallu un soulèvement pour que le siège autour de son domicile soit levé. « Le président Boni Yayi est devenu un symbole incroyable (…) il a été séquestré sans droit, sans même aucun prétexte judiciaire. Ça été un symbole pour toute l’Afrique. Je crois que près de 30 chefs d’Etat sont intervenus auprès du président du Bénin. Mais ce qui a décidé de la libération de Boni Yayi , c’est le fait que la population (…) s’est soulevée contre cela. Du coup, le président Talon a fait de Boni Yayi une sorte de héros de la liberté. C’est assez paradoxal, mais c’est ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.
Quid de la sécurité des opposants?
L’ancien premier ministre condamné estime que la sécurité des opposants béninois n’est pas garantie. Pour justifier sa thèse, il évoque le cas des exilés politiques en France, notamment Sébastien Ajavon officiellement reconnu par l’Etat français comme exilé. Cet état de chose qui ne s’était plus passé depuis des années illustre selon lui les menaces qui pèsent sur les opposants béninois dans leur pays.
Proche de l’opposition, notamment du parti FCBE dont il était candidat à la présidentielle de 2016, Lionel Zinsou a écopé vendredi dernier de 5 ans inéligibilité, six (6) mois d’emprisonnement assortis de sursis et une amende de cinquante millions (50.000.000) francs Cfa dans le dossier « dépassement de frais de campagne, fausse attestation, faux et usage de faux ». Même s’il soupçonne une main politique dans cette condamnation, Lionel Zinsou compte user de toutes les voies de recours pour que la vérité soit révélée dans ce dossier.
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