Accord sur le nucléaire: l’Iran lance un ultimatum à l’Europe pour régler la situation

L’Europe dispose de deux mois pour négocier l’allègement des sanctions à l’encontre de Téhéran. Sinon, le pays entamera la «troisième phase» de la réduction de ses engagements dans le cadre de l’accord de 2015 sur le nucléaire, a déclaré le président iranien Hassan Rouhani.

« L’Europe a un autre délai de deux mois pour les négociations, l’accord et le retour à ses engagements », a averti Rouhani lors d’une réunion du cabinet mercredi. Téhéran a demandé à l’UE de remédier aux sanctions généralisées imposées par Washington après le retrait unilatéral par les États-Unis de l’accord de 2015, connu sous le nom de JCPOA. Les responsables iraniens ont prévenu qu’ils réduiraient progressivement leurs engagements au titre de l’accord si cela ne se produisait pas. Début juillet, l’Iran a activé la « première phase » de cette stratégie en augmentant ses stocks d’uranium enrichi au-delà de la limite de 300 kg imposée par le JCPOA.

La «deuxième phase» (enrichissement d’uranium au-delà de 3,67%) a été effectuée peu de temps après. Rouhani n’a pas précisé quelle serait la prochaine étape, mais il a laissé entendre que cela jouerait un rôle important dans la transformation du programme nucléaire du pays. « La troisième étape est de nature extrêmement importante et accélérera considérablement les activités de la société d’énergie nucléaire du pays », a-t- il déclaré.

Une option de la France

La France avait précédemment suggéré d’offrir à l’Iran des lignes de crédit de 15 milliards de dollars s’il se conformait de nouveau au JCPOA. Cette mesure aiderait l’Iran à annuler les sanctions imposées par les États-Unis, qui visent son commerce du pétrole et son secteur financier. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a confirmé que le pays retournerait à l’accord si l’UE continuait d’acheter du pétrole iranien ou fournissait une ligne de crédit appropriée.

Washington insiste sur le fait que des sanctions sont nécessaires pour faire pression sur l’Iran pour qu’il mette fin à ses programmes de missiles nucléaires et balistiques, ainsi que pour couper les liens avec plusieurs groupes militants au Moyen-Orient. Téhéran nie toutefois tout acte répréhensible et affirme que les sanctions sont injustifiées et illégales au regard du droit international.