Après les insultes de Bolsonaro, Brigitte Macron reçoit une flopée de soutiens

Le président et le ministre de l’économie brésiliens se sont moqués du physique et de l’âge de Brigitte Macron, suscitant une vague de critiques au Brésil et en France.

Plusieurs personnalités politiques françaises ont appuyé la première dame de leur pays, Brigitte Macron, après avoir été confrontée à des propos désobligeants de responsables brésiliens, dont le président du pays, Jair Bolsonaro. Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du parti de gauche France Insoumise (Unbowed France) et farouche porte-parole de Macron, s’est rendu sur Twitter vendredi pour apporter son soutien à Brigitte alors qu’il se rendait au Brésil. Il a écrit: «Madame, les Brésiliennes que j’ai rencontrées sont scandalisées par l’impolitesse de leurs dirigeants à votre égard. Moi aussi. Ceux qui vous insultent sont ceux qui emprisonnent l’innocent (ancien président) Lula da Silva. Tirez la force de notre dégoût pour de telles brutes ».

Nicolas Florian, maire de Bordeaux du parti républicain de centre-droit, a également condamné ces propos, affirmant qu’insulter Brigitte Macron équivaut à insulter les femmes et la France. Valérie Pécresse, ancienne ministre à la tête du conseil régional d’Île-de-France, s’en prend à Jair Bolsonaro et à son ministre de l’Économie, qui a ravivé la querelle avec les Macrons. « C’est quoi leur problème au gouvernement brésilien? Après Jair Bolsonaro, le ministre des finances? Bande de soudards grotesques! Quand ils insultent Brigitte Macron, c’est toutes les femmes françaises qui se sentent insultées », a-t-elle tweeté.

Qu’est-ce que Bolsonaro a dit?

Cela vient sur les talons d’une dispute, personnelle avec des nuances politiques, entre Emmanuel Macron et le Brésilien. Bolsonaro est effrayé par le tollé international suscité par l’Amazonie en feu. En représailles à Emmanuel Macron, il a répondu avec son sarcasme macho traditionnel. Il a comparé Michelle Bolsonaro à Brigitte Macron, suggérant que les déclarations politiques du président Macron étaient de la jalousie. Un grand nombre de Brésiliens ont rapidement profité des médias sociaux pour présenter leurs excuses à Brigitte Macron, âgée de 66 ans, qui a 25 ans de plus que son mari et 29 ans de plus que Michelle, l’épouse de Bolsonaro.

Emmanuel Macron a qualifié les propos de «extrêmement irrespectueux» lors du sommet du Groupe des 7 à Biarritz, tandis que son épouse s’est élevée contre le sexisme lors d’un événement public sans mentionner le nom de Bolsonaro. Mais le ministre brésilien, Paulo Guedes, a déclaré lors d’un évènement professionnel: «Il a dit cela et c’est vrai, la femme est vraiment moche», puis il ajoute  après une pause: «Il n’y a pas de femme laide, il n’y a que les femmes vues sous le mauvais angle. «  Bolsonaro a depuis supprimé le commentaire, tandis que Guedes s’est ultérieurement excusé pour ce que son service de presse avait qualifié de « blague ».

Pourquoi Bolsonaro insulterait-il la femme du président français?

La controverse de Brigitte Macron est devenue une partie d’un conflit plus large entre la France et le Brésil à la suite d’incendies dans la forêt amazonienne. La vaste jungle a été ravagée par des incendies sans précédent, largement imputés à la déforestation illégale par les militants du changement climatique. Jair Bolsonaro, qui a ouvert les zones protégées de l’Amazonie à davantage d’activités agricoles et minières, a été accusé de fermer les yeux sur les agriculteurs et les bûcherons qui nettoyaient des zones de la région avec des incendies.

En août, Emmanuel Macron a qualifié la situation d’«urgence mondiale » et a appelé à des pourparlers avec le G7 sur les incendies. Mais Bolsonaro a affirmé que le fait de discuter de la crise lors d’un événement où le Brésil n’était pas présent était le signe d’une « mentalité coloniale » et a rejeté les millions d’aide annoncés lors de la réunion du G7. Il a ensuite promis d’accepter l’argent si Emmanuel Macron s’excusait de l’avoir qualifié d’impoli, mais les «excuses» n’ont jamais suivi.  Le président brésilien, a envoyé 44 000 soldats pour aider à contenir les incendies et imposé une interdiction de deux mois d’incendier les terres.