Cameroun-discours à la nation: Paul Biya esquive les grandes divergences!

Ce mardi 10 septembre, le président camerounais Paul Biya a adressé un discours à nation. Très attendu en raison de la profonde crise qui secoue le pays, ce discours ne s’est pas attardé sur le verdict prononcé contre les séparatistes anglophones et les « opposants politiques » condamnés ces dernières semaines.

Reporté samedi dernier, le discours du vétéran président camerounais a finalement eu lieu ce mardi soir. Mais si l’on attendait le chef d’Etat sur les grandes questions notamment la condamnation des leaders sécessionnistes anglophones et celles des opposants à son régime, Paul Biya a tout simplement dribblé d’un plus. Selon les grandes mesures retenues de son intervention par la rédaction de Bénin Web TV, le dirigeant n’a pratiquement par annoncer des mesures d’apaisement tentant à désamorcer la bombe outre que le dialogue national. En somme, une trentaine de minutes pour évoquer ce qu’il pouvait dire en moins d’une minute.

Les cas Julius Ayuk Tabe et Maurice Kamto!

Considérés comme les deux plus célèbres prisonniers camerounais, le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe et l’opposant Maurice Kamto n’ont pas eu la faveur de Paul Biya. Le premier avait été condamné à perpétuité ainsi que neuf de ses partisans par le tribunal militaire de Yaoundé. Depuis cette condamnation, les violences ont repris dans la région amazonienne avec recrudescence. Si tout le monde s’attendait à une possible amnistie à l’endroit de ce leader séparatiste, M. Biya a décidé de s’en passer. Il en est de même pour le cas de l’opposant Maurice Kamto qui est depuis écroué, et en attente de son procès. Ce mardi avant son discours, le bras droit de l’opposant et numéro du MRC a été condamné à deux ans de prison.

Vers un dialogue mort-né?

Qui seront les acteurs clés dudit dialogue national? Avec qui Paul Biya aura à discuter? De tradition, aucun dialogue ne pourra aboutir à un large consensus sans la présence des leaders politiques des régions concernées. Dans le cas d’espèce, le président convoque une consultation avec des peuples dont leurs leaders sont poursuivis et condamnés à perpétuité. Finalement, ni M. Kamto, dauphin de Biya à dernière présidentielle, ni Julius Ayuk Tabe ne seront de la partie. De ce fait, la réponse politique qu’apporte le dirigeant à ce problème pourrait se révéler inefficace dans les prochains jours.

Aussi, si beaucoup de Camerounais attendaient le président sur la question d’un probable retour à l’ancienne loi fondamentale du pays, Biya a également préférer briller par son mutisme sur la question.