Bénin: après la révision de la constitution, point d’excuses si le développement bat encore de l’aile

Les politiciens béninois ont pendant très longtemps berné la population. Sur des discours fallacieux, ils se sont servis au détriment du bas peuple. La nouvelle loi constitutionnelle devrait, chantaient-ils en chœur, permettre le développement du pays.

Contre vents et marrées, les députés de la huitième législature, élus par 27% des votants dans des conditions toutes particulières, ont, nuitamment, adopté la loi modificative de la constitution du 11 décembre 1990 à l’unanimité. Pas surprenant pour ceux qui savent deviner la vérité des discours fleuves. Certains députés l’ont clamé dans des réunions politiques que si « l’opposition était au parlement, elle empêcherait Patrice Talon de faire ses réformes ». Il fallait comprendre que le but ultime pour lequel l’opposition n’avait pas participé aux élections législatives est enfin atteint. Place donc à autre chose.

Et, justement, l’autre chose, quand bien cela relèverait d’une incongruité inimaginable, reste le développement intégral du pays. Ils ont répété à temps et à contre temps que c’est la constitution âgée de 29 ans qui empêchait les différents chefs d’Etat de bien dérouler leur programme pour sortir le pays de l’ornière. Désormais, ils n’auront plus l’excuse du peuple qui, visiblement, commence par se réveiller de son hypnose. Le Bénin doit se développer à tout prix. La construction des écoles, des centres de santé, des infrastructures routières doit se faire sans difficulté aucune. Les conditions sociales de la ménagère vont s’améliorer. La dépendance financière des autres pays deviendra bientôt un lointain cauchemar. L’inondation rentrera dans l’histoire. Des politiques de développement ne souffriront aucunement sous la bannière de la nouvelle constitution. Les jeunes diplômés devront tous être recasés à défaut d’être recrutés au nom de la constitution de développement adoptée par la huitième législature. Autrement, ce serait une haute trahison, comme à l’accoutumée.

Les mêmes qui ont dansé au son des réformes politiques il y a un an, sont honteusement revenu sur les lieux du « crime » pour, disent-ils, toiletter les textes électoraux parce qu’inapplicables. Ils ne sont pas gênés de revenir sur leur opinion juste quelques mois après. Et dire que ce sont les populations qu’ils défendent au mépris des valeurs humaines. Logiquement, ce ne sera pas ébahissant de les revoir dans deux ans, visage voilé, dire au peuple que la constitution mérite à nouveau un toilettage parce que cela ne conduit pas au développement. Non seulement Patrice Talon se doit de concrétiser tous les projets inscrits dans son Pag mais aussi toutes les autres composantes de la République n’auront plus à se plaindre désormais. La panacée  du développement tant désirée est enfin disponible.

4 comments

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KotchoPrudencio

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Antoine

J’ai vraiment honte à ses bandes de criminels et de voleurs qui savent très bien la nuisance de ce qu’il viennent de faire mais refuse d’accepter la réalité à cause de leurs intérêts
Le bon Dieu ne dors pas on verras d’ici deux ce qui vas se passer mais une chose est sûre le peuple est bien mature à présent et vous suit à l’oeil

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Julien

à cause de leurs intérêts
Le bon Dieu ne dors pas on verras d’ici deux ce qui vas se passer mais une chose est sûre le peuple est bien mature à présent et vous suit à l’oeil