Les Etats-Unis et le Soudan relancent leur diplomatie après 23 années d’interruption

Les États-Unis et le Soudan débuteront un processus d’échange d’ambassadeurs après 23 années d’interruption , a annoncé mercredi le département d’État des États-Unis.

Une visite historique et une annonce symbolique. Les Etats-Unis vont nommer un ambassadeur au Soudan pour la première fois depuis vingt-trois ans, a annoncé mercredi 4 décembre le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. « Cette décision est un pas en avant important dans le renforcement des relations bilatérales américano-soudanaises, particulièrement au moment où un gouvernement de transition dirigé par un civil met en œuvre de vastes réformes », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle a été annoncée à l’occasion de la première visite à Washington du Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok. Abdallah Hamdok, a été reçu mercredi au département d’Etat à Washington par l’un des adjoints de Mike Pompeo. Il s’agit d’une visite officielle historique pour un chef d’Etat ou de gouvernement soudanais à Washington, la première depuis 1985. Les relations ont ensuite été au plus bas pendant les trente années de régime du président soudanais Omar el-Béchir, renversé au printemps sous la pression de la rue.

Les États-Unis ont fermé leur ambassade à Khartoum en 1996 et retiré leur représentant. L’ambassade a été rouverte en 2002 mais était dirigée par un chargé d’affaires depuis lors. Le Soudan est classé « Etat soutenant le terrorisme » depuis le début des années 90 quand Omar el-Béchir a accueilli Oussama Ben Laden. En 1998, après les attentats meurtriers d’Al-Qaïda contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, Washington avait même mené des frappes aériennes au Soudan. Aujourd’hui, Khartoum demande à être retiré de cette liste noire, qui entrave les investissements et complique la relance économique du pays. Le gouvernement américain a récemment dit être prêt à envisager de tourner cette page, tout en soulignant que le processus prendrait un certain temps.