Bénin : poursuivi sur le fondement de l’article 162 du code pénal, Faléti risque gros devant la CRIET

Arrêté, le jeudi 23 janvier 2020, le général autoproclamé de Savè est désormais derrière les barreaux en attendant d’être jugé à l’issue d’un procès. Selon des sources proches du dossier, la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme est bien compétente pour connaitre de ce dossier et la décision, qu’il aura à rendre, risque d’être assez lourde pour le prévenu.

En attendant d’être jugé par la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), compétente pour connaître de ce dossier, selon des sources bien introduites, le général autoproclamé de Savè, Prudence Ayodélé Faléti, est déposé à la prison civile de Missérété après avoir été entendu par la commission d’instruction de la juridiction spéciale qui a décerné, contre lui, le mandat d’arrêt. Poursuivi pour des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs, de rébellion, d’atteinte à la sûreté de l’État, de complicité et de trafic d’armes en association avec une organisation terroriste, le « général Faléti » risque de lourdes peines, selon des sources concordantes. En effet, selon la parution du quotidien du service public de ce mercredi 29 Janvier 2020, il est poursuivi sur le fondement de l’article 162 du Code pénal. L’article 162 du nouveau code pénal concerne les actes de terrorisme « que constitue notamment l’atteinte à la sûreté de l’Etat. L’atteinte volontaire à la vie des personnes et à leur intégrité, la mise au point, la fabrication, la distension, le transport, la mise en circulation ou d’utilisation  illégale d’arme, d’explosif, de munitions… ». Au regard de ces chefs d’accusation, le dossier relève effectivement de la compétence de la CRIET  dont les décisions, en la matière, sont la plupart du temps pédagogiques et dissuasives car suffisamment lourdes.  Ainsi, avec la compétence qui est reconnue à la criet dans ce dossier d’attentat à la sûreté de l’Etat, le mis en cause court certainement la peine maximale.

Activement recherché par les services de sécurité suite à ses menaces divulguées sur les réseaux sociaux et les actes de violences dont il serait le meneur, Prudence Ayodélé Faléti est finalement tombé dans les nasses de la police républicaine. Selon le ministre de la communication et de la poste qui a tenu, le vendredi 24 Janvier 2020, une sortie médiatique, le sieur Faléti serait le meneur d’un groupe de « délinquants qui sont rentrés dans la ville avec armes et munitions, même si c’est de fabrication artisanale. Ils ont empêché la liberté d’aller et de venir des citoyens béninois. Des fauteurs de troubles à l’ordre public et qui, de surcroît, au moment de leur interpellation, décident d’ouvrir le feu sur les forces de sécurité et de défense ». Des accusations assez graves dans un état de droit et qui font, de ce dossier, celui de l’année et dont on peut présager le verdict, même si certains, dans l’opinion nationale, trouvent des situations atténuantes au général autoproclamé. Aux dires de ces derniers, les actes incriminés n’auraient pas eu lieu si, à un moment, certains n’avaient pas décidé d’organiser des élections en excluant une bonne frange de la population.