Le Maroc étend son autorité sur l’espace maritime du Sahara occidental

Le parlement marocain a adopté des mesures qui étendent l’autorité légale du pays à l’espace maritime du Sahara occidental.

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Nasser Bourita, a déclaré au Parlement que l’initiative législative «actualise le système juridique national pour les domaines maritimes» et que «cette mise à jour fournirait une définition précise des zones maritimes sous la souveraineté du royaume du Maroc». La Chambre des représentants, première chambre du parlement marocain, a voté à l’unanimité, le 22 janvier, en faveur de la législation de démarcation et d’une deuxième mesure qui prévoit la création d’une zone économique à moins de 200 milles marins au large des côtes marocaines.

La délimitation du territoire maritime a déclenché des tensions entre le Maroc et l’Algérie et entre le Maroc et l’Espagne, notamment concernant l’exploration pétrolière dans la zone. Bourita a déclaré que l’adoption des deux mesures est « un droit souverain », mais a souligné « l’ouverture et la volonté du Maroc de dialoguer et de négocier avec ses voisins, en particulier l’Espagne, pour remédier à tout chevauchement dans les zones maritimes des deux pays ».

La législation, le Polisario, l’Espagne

La législation définit le domaine maritime sous souveraineté marocaine au large des côtes méditerranéennes et atlantiques, y compris les eaux contestées des côtes du Sahara occidental jusqu’aux frontières avec la Mauritanie. Bourita a déclaré qu’une des raisons qui a dicté cette décision était la nécessité de mettre à jour la législation pour correspondre à «la souveraineté complète du royaume du Maroc dans ses frontières terrestres et maritimes définies», étant donné que la loi qui définissait la sphère maritime du Maroc a été adoptée en 1973 avant l’annexion du Sahara occidental.

Le Maroc contrôle 80% du Sahara marocain et a proposé d’accorder au territoire une autonomie administrative sous sa souveraineté mais le Front séparatiste Polisario réclame l’indépendance. Depuis des décennies, les Nations Unies parrainent des efforts pour trouver une solution politique au conflit. Le Front Polisario a minimisé la décision marocaine, soulignant que les deux lois «n’auraient aucun effet juridique». Avant leur adoption, les deux projets de loi ont suscité des discussions animées en Espagne à cause des îles Canaries, dans l’océan Atlantique en face de la côte des régions du sud du Maroc. Bourita a expliqué que « le Maroc n’a pas l’intention d’imposer la situation unilatérale de facto ».

Source : AW