Bénin-communales 2020 : l'UP et le BR pourront-ils confirmer leur hégémonie?
Le 17 mai prochain, les Béninois iront aux urnes pour le renouvellement des conseils communaux et municipaux. A l’opposé des législatives d’avril dernier, les prochaines élections verront la participation d’autres partis aussi bien de la mouvance en dehors de l’Union Progressiste (UP) et du Bloc Républicain (BR) que de l’opposition.
Les élections communales et municipales prévues pour se tenir le 17 mai prochain se révèlent comme un véritable défi pour les deux partis proches du Chef de l’Etat, Patrice Talon. Si les élections législatives du 28 avril ont connu l’absence des forces politiques de l’opposition et d’autres partis qui se réclament de la mouvance présidentielle, il n’en sera visiblement pas ainsi pour les communales à venir.
D’autres partis tant de l’opposition que de la mouvance ont obtenu désormais leur récépissé. Le défaut de ce précieux sésame était, faut-il le rappeler, à l’origine de l’absence de la plupart des partis aux dernières législatives. L’enjeu est donc de taille avec l’entrée en lice d’autres partis politiques ayant désormais une existence légale au Bénin. Entre autres, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe), l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UdBn), Restaurer l’Espoir (RE), la Force Cauri pour le développement du Bénin (FcdB), le Parti du renouveau démocratique (Prd), la Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dud), le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin).
A l’instar de l’Union Progressiste (UP) et du Bloc Républicain (BR), ceux-ci, à l’exception du parti Restaurer l’Espoir (RE), affûtent d’ores et déjà leurs armes pour prendre part activement aux élections Communales et municipales qui se profilent à l’horizon.
Quand les nouvelles conditions contraignent au boycott
Quand bien même ils sont officiellement reconnus, certains partis politiques ne prendront pas part aux Communales à venir. C’est le cas par exemple du parti Restaurer l’Espoir (RE) de l’ancien Ministre de la défense nationale Candide Azannaï. « Sur la décision du parti par rapport à la convocation du corps électoral pour les élections municipales et Communales du 17 mai 2020, il s’est dégagé une très large majorité contre la participation du Parti aux élections municipales et Communales prévues pour le 17 mai 2020 », lit-on dans le communiqué final de la séance extraordinaire du Bureau exécutif national du parti Restaurer l’Espoir (RE) qui s’est tenue le lundi 10 février dernier.
Les raisons de ce choix délibéré qui a surpris plus d’un, sont, entre autres, liées au fait que pour le parti, « … les prochaines élections n’ont aucun enjeu national dans la mesure où, les lois qui l’organisent violent l’essence même de la décentralisation ». Les structures impliquées dans l’organisation de ces élections, selon le parti de Candide Azannaï, n’offrent aucune garantie de transparence. Mais ces raisons sont loin de convaincre certains analystes politiques qui estiment que les conditions imposées par les nouvelles lois qui régissent aussi bien l’organisation des élections que le fonctionnement des partis politiques au Bénin seraient à l’origine du boycott.
Il n’est plus besoin de rappeler que pendant longtemps, les alliances de partis étaient la règle d’or lors des élections au Bénin. Les réformes initiées par le régime en place pour assainir le paysage politique font désormais de cette règle, l’exception. De plus de 200 partis et mouvements politiques, le Bénin compte aujourd’hui une dizaine légalement constitués d’envergure nationale.
Ainsi, il est exigé désormais un quota de 10℅ des suffrages exprimés au plan national pour prendre part au partage des sièges. Ce critère serait l’autre facteur du retrait de la course de certains partis.
Occasion en or pour l’UP et le BR
Malgré la réconciliation initiée par le Président d’honneur du parti Force cauris pour un Bénin émergent (FcBe), Boni Yayi, la division règne toujours dans la maison Cauris. Les uns exigent l’organisation d’un congrès avant les prochaines élections pour une large victoire du parti ; par contre, les autres souhaitent organiser ce congrès deux semaines après l’installation des nouveaux Conseillers communaux et municipaux. Les deux camps se regardent toujours en chiens de faïence à quelques mois du scrutin.
Mieux, c’est dans cette atmosphère que le leader charismatique de cette grande formation politique annonce son retrait momentané de la scène politique. Ainsi, nul ne peut présager le bout du tunnel de cette crise. Outre les Cauris, le Parti du renouveau démocratique (Prd) qui constitue également une formation politique de taille, a perdu plusieurs plumes ces derniers mois. Sans risque de se tromper, le parti de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Me Adrien Houngbédji est fragilisé par les vagues de défection en son sein.
C’est dire donc que le boulevard est désormais ouvert pour les deux partis proches du Chef de l’Etat, Patrice Talon. En plus du boycott des élections annoncé par certains partis, la situation qui prévaut au niveau de ces grandes formations pourrait être une occasion en or pour l’Union Progressiste (UP) et le Bloc Républicain (BR) de confirmer leur hégémonie.
Mais, y parviendront-ils quand on sait que d’autres partis non moins négligeables notamment l’Udbn, Moele-Bénin s’activent déjà sur le terrain pour arracher beaucoup de sièges ?
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