Bénin: pour ses propos xénophobes, Armand Gansè convoqué à l’OCRC

Le Directeur général de la Sogéma est attendu à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (l’OCRC) demain vendredi 23 avril 2020. Il sera écouté par rapport aux propos qu’il a tenus à Bohicon indexant négativement la communauté Peulh.

Armand Gansè est en difficulté avec la justice. Après la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il tenait des propos jugés xénophobes, il devra s’expliquer vis-à-vis de la loi. Le Parquet de Cotonou s’est en effet intéressé à l’affaire et cherche à mieux comprendre.

Pour le moment, le dossier est confié à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (l’OCRC) pour enquête. Le Directeur de la Société de Gestion des Marchés Autonomes (Sogéma) sera donc écouté sur cette vidéo qui fait le tour de la toile.

Que risque le DG Armand Gansè?

Les conséquences de cette affaire pourraient être très graves pour Armand Gansè, candidat sur la liste Bloc Républicain aux prochaines Communales. Sur le plan judiciaire, il risque d’être condamné à une lourde peine s’il est reconnu coupable des faits évoqués. En effet, les faits reprochés à Armand Gansè sont prévus et punis par les articles 551 et 552 du code du numérique en vigueur au Bénin.

Sur le plan politique, Armand Gansè devra désormais faire profil bas. Par cet acte, il vient de donner des points à ses adversaires politiques. Même son parti politique Bloc République s’est désolidarisé de son acte.

Article 551 : Injure avec une motivation raciste et xénophobe commise par le biais d’un système informatique

Quiconque profère, intentionnellement, une insulte publique par le biais d’un système informatique envers une personne en raison de son appartenance à un groupe qui se caractérise par la race, la couleur, l’ascendance ou
l’origine nationale ou ethnique, ou la religion ou l’opinion politique dans la mesure où cette appartenance sert de
prétexte à l’un ou l’autre de ces éléments, ou un groupe de personnes qui se distingue par une de ces caractéristiques est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à sept (07) ans et d’une amende de un million (1 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.

Article 552 : Incitation à la haine et à la violence

Quiconque aura provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de l’appartenance à une race, à une couleur, à une origine nationale ou ethnique, à la religion, à l’appartenance sexuelle, ou à un handicap au moyen d’un ou sur un réseau de communication électronique ou un système informatique, est puni de un (01) an d’emprisonnement et de cinq millions (5 000 000) de francs CFA d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement.