« L’Afrique ne doit pas à la France, c’est la France qui doit à l’Afrique »

Le collectif « Sortir du franc CFA » a réagi en ce qui concerne l’annulation de la dette africaine prônée par le président français, Emmanuel Macron. Pour le groupe, il ne s’agit que d’une façon d’endormir les africains dans le but, encore une fois, de les manipuler.

« Le Président Macron est visiblement prêt à tout pour tenter de manipuler les Africains », a indiqué le collectif Sortir du franc CFA dans une déclaration lundi. S’adressant à ses compatriotes sur les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus en France, Macron a abordé la question de la lutte en Afrique et a appelé à l’annulation de cette dette. Cependant, pour Sortir du franc CFA, ce n’est que de la supercherie. « Problème, les pays africains, ceux de la zone franc CFA du moins, n’ont pas de dette vis-à-vis de la France. Au contraire, c’est la France qui doit de l’argent à l’Afrique. En effet, depuis les indépendances dans les années 60, les 15 pays de la zone franc CFA ont versé à la France jusqu’à 65% de leurs réserves de change sur un compte d’opérations détenu par le Trésor Public français », souligne le collectif.

« Grâce à notre mobilisation sans relâche, le 21 décembre 2019, le Président Alassane Ouattara, au nom de ses pairs au sein de l’UEMOA, et Emmanuel Macron avaient officiellement annoncé la fin factice du franc CFA et la fermeture définitive de ce compte d’opérations largement excédentaire en milliards d’euros. Tant que ces fonds ne sont pas restitués, la France est en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent cette monnaie coloniale, le franc CFA », a rappelé et précisé le collectif. Il en déduit, par conséquent que « les déclarations du Président français n’étaient que pure communication et ne reposaient sur rien », dans la mesure où il s’est contredit deux jours plus tard sur RFI indiquant qu’il ne s’agissait pas d’annulation mais d’une demande de moratoire sur les dettes à l’égard de l’Afrique formulée par les pays du G20.