Sahara occidental : affrontement entre le Maroc et l’Algérie sur fond de Coronavirus

Le conseil de sécurité de l’ONU a réitéré sa position sur la question du Sahara occidental dans une résolution adoptée le 9 avril. Les Nations Unies ont indiqué qu’une solution politique au conflit en cours sur les territoires du Sahara occidental ne peut être obtenue que par le biais de négociations entre toutes les parties concernées, et sous la forme d’un processus de table ronde.

Au milieu de la crise mondiale du coronavirus, peu de membres de la communauté internationale ont prêté attention à la résolution, qui ne semble pas avoir beaucoup contribué au processus de paix parrainé par l’ONU. De plus, la menace que le coronavirus se propage plus largement en Afrique du Nord n’a pas fait grand-chose pour rapprocher le Maroc et l’allié du Polisario en Algérie en ce qui concerne le Sahara occidental contesté. On pourrait même dire que les tensions sur le Sahara occidental n’ont pas diminué d’un pouce et que la pandémie de coronavirus n’a fait que les aggraver. Comme s’il reflétait l’indifférence internationale, le site Web du Conseil de sécurité de l’ONU n’a même pas présenté la résolution le lendemain de son adoption.

Le conflit sur le Sahara occidental dure depuis de nombreuses décennies, depuis que l’Espagne a décolonisé cette grande étendue de terre désertique en 1975. Peu de temps après la décolonisation, le Front Polisario a lancé une lutte armée contre le Maroc, cherchant l’autodétermination et la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique. Mais malgré plusieurs initiatives de paix et d’innombrables résolutions de l’ONU, la revendication marocaine sur ces territoires ne montre aucun signe de fin.

République arabe sahraouie démocratique

Au fil des ans, diverses organisations internationales et de nombreux pays ont reconnu la République arabe sahraouie démocratique. Mais une telle reconnaissance n’a pas découragé Rabat. En effet, un certain nombre de ces pays ont retiré ou suspendu leur reconnaissance, et depuis fin 2019, 10 États africains ont ouvert des consulats au Sahara occidental dans le cadre de leurs missions dans la capitale marocaine en signe clair de reconnaissance de la souveraineté marocaine. L’Algérie a rappelé son ambassadeur de Côte d’Ivoire après que le pays ouest-africain a ouvert un consulat dans la région du Sahara occidental, mais la pression diplomatique n’a donné aucun résultat.

Avant la réunion du 9 avril, le représentant des Nations Unies du Front Polisario, Sidi Mohamed Omar, a demandé au Conseil de sécurité de discuter du retard dans la nomination d’un nouvel envoyé des Nations Unies et des mécanismes de réponse à l’ouverture des consulats. L’ancien envoyé de l’ONU dans la région, Horst Kohler, a démissionné en mai 2019 en raison de problèmes de santé, et l’ONU est toujours à la recherche d’un remplaçant. Les dirigeants du mouvement Polisario ont exprimé une double déception après la réunion du Conseil de sécurité.

Non seulement l’ONU a gardé le silence sur les récentes mesures prises par le Maroc pour renforcer sa revendication sur la région, mais aucun candidat n’a été présenté pour le rôle du nouvel envoyé des Nations Unies – deux signes clairs que la communauté internationale se désintéresse. Apparemment, l’époque du coronavirus n’est pas propice à la résolution de conflits régionaux, apparemment sans fin.

Sources: ONU, Al Monitor