Bénin – Communales 2020: le PRD descendu de son piédestal par le critère des 10%

Me Adrien Houngbédji

A l’issue des élections communales et municipales du 17 mai 2020, les résultats donnés par la Commission électorale nationale autonome (Céna) ne sont pas favorables au Parti du Renouveau Démocratique (PRD). Après 30 ans d’existence, le PRD, qui s’est toujours présenté comme le plus grand parti politique au Bénin, révèle ce qu’il pèse réellement au plan national.

Le verdict est tombé, depuis quelques heures. Les partis politiques capables de réunir un score de 10% au plan national sont connus. Sur les 5 partis politiques en compétition, seulement trois ont démontré leur force au plan national. Parmi les deux partis laissés sur le carreau, on retrouve le Parti du Renouveau Démocratique (PRD).

Après toutes ces années d’existence et d’expériences, le PRD, dirigé par Me Adrien Houngbedji, ne pèse plus que 5,49% au plan national. C’est ce que révèle les chiffres communiqués par la Céna et qui donnent à réfléchir. La réforme du système partisan, fortement soutenue par le PRD lui-même, a montré au grand jour ce que tout le monde pense tout bas. En réalité, le PRD s’est toujours contenté de marquer sa suprématie dans une petite partie du pays, notamment dans les circonscriptions de l’Ouémé et du Plateau. Cette perception est d’ailleurs confirmée par les résultats sortis des urnes, dimanche dernier. Les plus gros scores du PRD ont été notés dans les départements de l’Ouémé et du Plateau.

Un avenir politique sombre pour le PRD?

Au soir de ces élections Communales, on est tenté de se demander ce qui reste encore du PRD. Absent aux législatives de 2019, pour la première fois de son histoire, le PRD vient encore de rater sa chance d’être présent dans les Conseils Communaux et même d’en diriger certains. Pire, au nom de la réforme du système partisan, qui a abouti à la révision de la Constitution, le PRD n’est pas sûr de présenter un candidat pour l’élection présidentielle de 2021. Sans député et sans maire, il lui sera, en effet, difficile de réunir le quota défini pour le parrainage de son potentiel candidat.

Le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) se trouve aujourd’hui fragilisé et s’est fait descendre de son piédestal, dont il s’est toujours vanté. En somme, le malheur du président Adrien Houngbédji et ses compagnons n’est rien d’autre que les lois électorales taillées sur mesure sous sa présidence à l’Assemblée nationale et renforcées sous la 8è législature.