Bénin: reprise du procès en appel du journaliste Ignace Sossou ce mardi
Ce mardi 05 mai 2020, les différentes parties impliquées dans le dossier qui oppose le journaliste Ignace Sossou et le Procureur Mario Mètonou se retrouvent à nouveau au Tribunal. Après un premier report prononcé le 28 avril, le procès reprend ce mardi à la Cour d’appel de Cotonou.
Le procès en appel du journaliste Ignace Sossou reprend à la Cour d’appel de Cotonou ce mardi. Après le report du mardi dernier suite à la demande de la partie civile, les deux parties devraient mieux s’expliquer ce mardi. En effet, les avocats du Procureur Mario Mètonou avaient demandé un peu plus de temps pour mieux examiner les nouvelles pièces présentées par les avocats d’Ignace Sossou.
Selon Me Robert Dossou, il n’y a pas un délai pour la communication de nouvelles pièces. Il ne s’agit donc pas d’une faute de la part de la défense si elle n’a pas communiqué les pièces avant le procès. Il a souhaité que le procès puisse véritablement prendre corps ce mardi, après cette petite pause.
Le film de l’ouverture du procès en appel du journaliste Ignace Sossou
Prévue pour 9h, la première audience du procès en appel du journaliste Ignace Sossou s’est finalement ouverte à 9h 25 minutes. Ignace Sossou et d’autres prisonniers avaient été déjà convoyés dans la salle d’audience bien avant 9h. Comme il a été le cas lors du procès en première instance du Tribunal de Cotonou, plusieurs journalistes et les membres de sa famille ont fait le déplacement pour assister à l’audience.
Appelé à la barre, Ignace Sossou a reconnu, suite à la première question du juge, avoir rapporté des propos du procureur, lors d’une communication organisée par CFI Média. Le juge a aussitôt voulu savoir si les propos rapportés étaient conformes à ceux du procureur. Il ajoute que CFI Média à travers une lettre l’avait désavoué en expliquant que les propos rapportés n’étaient pas exactement ceux du procureur. Suite à cette intervention du juge, le journaliste Ignace Sossou a rappelé que CFI Média était revenu sur sa position en livrant les enregistrements des propos tenus par le procureur. Il précise également qu’il n’a pas modulé les propos du procureur.
La pomme de discorde
La déclaration du mis en cause a poussé le juge à savoir si ces nouveaux éléments apportés par CFI Média étaient disponibles. Ignace Sossou à la barre ne les avait sur lui; mais le juge a été aussitôt servi par les avocats de la défense qui lui ont communiqué ces nouvelles pièces.
Malheureusement, l’interrogatoire du journaliste Ignace Sossou a été interrompu par les avocats du procureur Mario Mètonou qui s’étonnent de la présence de nouvelles pièces. Pour eux, ces pièces devraient être déjà jointes au dossier à l’avance pour leur permettre d’en prendre connaissance sur le fond. Ils se sont donc opposés à l’exploitation, séance tenante, des nouvelles pièces jugées postérieures à la condamnation du journaliste.
Malgré la demande insistante de Me Robert Dossou de la défense pour la poursuite de l’interrogatoire, le juge a décidé de reporter l’audience, afin que les nouvelles pièces soient enregistrées au dossier. Le procès reprend le 5 mai 2020.
Retour sur les faits
Pour rappel, le journaliste Ignace Sossou a relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur en live-tweets, lors d’un séminaire organisé à Cotonou par CFI. Il sera, par la suite, accusé d’avoir sorti les propos de leur contexte. Un acte qualifié de »harcèlement » par l’accusation qui soutient que le journaliste, en agissant ainsi, a causé une détresse émotionnelle au plaignant.
Malheureusement, à l’éclatement de l’affaire, CFI a pris ses distances vis-à-vis du journaliste qui participait aussi au séminaire. Elle ira, d’ailleurs plus loin, en envoyant un courrier aux autorités béninoises pour plonger le journaliste Ignace Sossou. Elle reviendra quelques après sur sa position en faisant son méa-culpa; un nouveau courrier a été envoyé aux autorités béninoises pour rétablir les faits.
Interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre 2019, le journaliste Ignace Sossou a été reconnu coupable des faits de harcèlement par le biais des moyens de communication électronique. Il a écopé de 18 mois d’emprisonnement ferme en plus d’une amende de deux cents mille (200.000) francs CFA, en application des dispositions de l’article 550 de la Loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant Code du numérique en République du Bénin, à l’issue d’une audience publique tenue le mardi 24 décembre 2019.
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