Bénin:  » une démocratie moderne, c’est…un débat d’idées… », Victor Topanou

Le professeur de science politiques, Victor Topanou, dans une tribune, a pesé et sous-pesé les forces et faiblesses de la démocratie béninoise. Il ne s’est pas que contenté des analyses sans propositions concrètes, comme c’est souvent le cas.

Victor Prudent Topanou a subdivisé sa tribune en trois parties. Il a, dans un premier temps, abordé la politisation excessive du débat intellectuel. Pour lui, le débat intellectuel est pris en étau par la politique à outrance. Il se veut plus explicite lorsqu’il évoque le sujet de la plus simple des manières. « Quand un intellectuel prend une position en faveur d’une action du gouvernement en place, même avec une objectivité irréprochable, il est immédiatement vilipendé par la classe politique de l’opposition et ses sbires et traité de tous les noms d’oiseaux ; on lui dénie même le droit d’être simplement ce qu’il est », déplore Topanou.

Il dénonce la même situation dans le camp adverse. Victor Topanou note avec regret que « quand il prend position contre une action du gouvernement, ce sont les partisans du régime qui le prennent immédiatement à parti, avec la même violence ».

L’autre paire de manche qui intéresse le professeur de sciences politiques reste la nécessité d’extirper la violence du discours politique. Après avoir rappelé des faits récents qui démontrent combien la plaie est béante, l’ancien titulaire de la chaire unesco souhaite une avancée dans le discours politique. « Il nous paraît indispensable de sortir notre démocratie de ce cycle infernal si nous ne voulons pas faire le lit de la violence physique comme on a pu le voir récemment après les élections législatives d’Avril 2019 », suggère-t-il.

Réformer l’opposition politique, une urgence

Pour conjurer définitivement le mal, il urge d’opérer des transformation profonde au niveau de l’opposition politique béninoise. Victor Topanou rappelle un élément fondamental qui manque au débat politique dans son pays. « Il faut rappeler, fort opportunément, qu’une démocratie moderne, c’est également un débat d’idées de qualité entre une majorité au pouvoir et une opposition qui aspire à conquérir le pouvoir, à le gérer et à le conserver », dira-t-il. Lorsqu’on parviendra à transfigurer la classe politique de cette façon, nul doute que la violence disparaîtra des discours pour que la démocratie ne soit plus dévoyée mais contribue au développement de la nation toute entière.