« Ce que Angéla Kpeidja a dit, d’autres l’ont déjà dit dans ce même pays », Epiphane Quenum
Ce mercredi 06 mai 2020, Epiphane Quenum, trois fois Député à l’Assemblée Nationale du Bénin et ancien Préfet du Département de l’Atlantique et du Littoral était l’Invité de BENIN WEB TV. Avec lui, il a été question du phénomène de harcèlement sexuel en milieu professionnel qui défraie la chronique depuis le week-end dernier.
Au Bénin, 3 femmes sur 5 sont victimes du harcèlement sexuel en milieu professionnel. Cette statistique « alarmante » des organisations de défense du droit de la femme en 2016 renseigne que dans le pays, des entreprises privées à celles d’Etat en passant par des organisations internationales, les faveurs sexuelles sont souvent considérées comme principal facteur de recrutement et/ou de promotion des femmes.
Mais le sujet reste tabou malgré les dispositions légales qui répriment le phénomène, notamment la loi n°2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin et de la loi n°2011-26 du 09 janvier 2012 Portant prévention et répression des violences faites aux femmes.
Le Bénin en était là quand, pour l’édition 2020 de la journée internationale du travail, précisément le 1er mai 2020, Angela Kpeidja, journaliste et spécialiste des questions sanitaires à l’ORTB a mis les pieds dans les plats pour dénoncer ce qui était un tabou. « Ce que Angéla Kpeidja a dit, mais d’autres l’ont déjà dit, dans ce même pays. On a vu des gens le dire » a indiqué Epiphane Quenum au micro de BENIN WEB TV. Pour lui les appréciations sentimentales ne manqueront pas et harceler une femme c’est lui refuser les droits qui sont les siens alors même qu’elle en apporte les preuves. A l’en croire, cette journaliste a dit des choses qui sont vraies.
« Je sais, comme elle, que ce phénomène existe. Je sais, comme le chef de l’Etat, que ce phénomène existe. Mais quand ça devient monnaie courante on doit taper le point sur la table » a t-il reconnu. Il salue l’intervention du chef de l’Etat, le président Patrice Talon qui a rencontré la plaignante et les responsables de l’ORTB. « C’est un cris de détresse qu’elle a lancé et la première personne qui puisse intervenir est le chef de l’Etat » a t-il indiqué.
Dans son intervention, après avoir évoqué un cas de harcèlement qu’il avait déjà géré dans l’administration publique, il confie que même les hommes sont également harcelés.
Les commentaires sont fermés.