Après les élections locales et la désignation des maires, nous Béninois devrons maintenant faire face au problème du parrainage introduit dans le Code électoral pour toute candidature à l’élection présidentielle.
En l’état actuel des choses, seuls les partis politiques du Président de la République, qui disposent des 100% des députés et de 70 maires sur 77, tout au moins, peuvent assurer le nombre de parrainages nécessaire (au moins 16 maires et/ou députés) pour tout candidat à la présidentielle de 2021.
Il est facile de s’entendre sur le fait que nous, Béninois, ne voudrions pas au Bénin d’une démocratie où la même coalition politique choisirait les candidats qui s’affrontent à la présidentielle comme dans le cadre d’un match d’entraînement, même pas d’un match amical. Si, en effet, un match amical est généralement un match sans enjeu, mais entre deux équipes vraiment différentes, un match d’entrainement est généralement le fait de la même équipe répartie en deux groupes.
Une solution à ce problème, pour éviter cette situation embarrassante pour notre pays, a déjà été développée par d’autres tel que le Dr Expédit Ologou, consistant à réviser le Code électoral afin de libérer ou de libéraliser les candidatures à la présidentielle de 2021. Je ne m’éternise donc pas sur ce point. En revanche, que faire si cette option n’était pas retenue ?
Dans cette hypothèse, nous irions probablement vers un match d’entraînement à la présidentielle de 2021. En effet, le président de la République a dit très clairement, lors de sa dernière rencontre avec les partis politiques, qu’il ne voulait pas, même au niveau local, qu’il y ait des arrangements entre sa coalition et le parti FCBE. Quant au président de l’Assemblée nationale, à la Télévision de service public, le 29 juin 2020, il a affirmé que l’on ne peut pas avoir empêché le choix libre des élus locaux lors de l’élection des maires, et permettre l’octroi libre des parrainages pour la présidentielle. Logique imparable à laquelle je ne peux que me soumettre !
Voilà pourquoi, en suivant la même logique que les deux personnalités, je n’arrive qu’à une conclusion : les élus UP et BR ne donneront leurs parrainages qu’aux candidats de la mouvance présidentielle. Autrement dit, la présidentielle de 2021 sera un simple match d’entraînement. Mais alors, à quoi servirait-il d’engloutir 4 ou 5 milliards de FCFA dans l’organisation d’une élection entre des amis, un match d’entraînement ? Il serait beaucoup plus simple de dire qu’il n’y a qu’une seule candidature au lieu de s’infliger ce que nous avons vécu lors des législatives de 2019, même si c’était légèrement différent. Ainsi, il vaudrait mieux, soit de transformer le processus en un référendum pour ou contre le ticket du pouvoir, soit de considérer que nous n’avons qu’un seul ticket et ne pas organiser d’élection.
Enfin, il est loisible d’observer que les maires d’aujourd’hui seront là jusqu’en 2026. C’est dire que si nous ne gérons pas correctement le problème du parrainage aujourd’hui, il est possible que les législatives de 2023 nous mettent encore face au même problème qu’aujourd’hui.
Mathias HOUNKPE
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