« Le Bénin a le 2è meilleur score Cpia en Afrique… », Nathalie Picarelli
Le Bénin est passé de de 3.5 en 2019 à 3.6 en 2020, en matière de l’évaluation de la politique et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment-Cpia) publiée, il y a quelques jours, par la Banque mondiale. Une première qui le positionne à la place du 2ème meilleur score Cpia en Afrique, en matière de gestion économique.
Depuis l’avènement du régime de la rupture, le Bénin attire l’attention des institutions financières, du fait de la performance de son économie. Selon une publication de la Banque Mondiale, le Bénin a enregistré des progrès dans l’évaluation de la politique et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment-Cpia).
Le score global Cpia du pays est passé, en effet, de 3.5 en 2019 à 3.6 en 2020, une première progression de ce score durant la décennie 2010-2020. Qu’est-ce qui a pu contribuer à cette performance du pays? Dans un entretien accordé au quotidien du service publique, Nathalie Picarelli, analyse la performance du Bénin.
Selon les explications de l’économiste de la Banque Mondiale, un atelier a été organisé en novembre 2019 avec les différents acteurs gouvernementaux et la société civile, dans l’objectif de faire un état des lieux des réformes que le gouvernement a mises en place.
Cet atelier a permis aux experts de la Banque Mondiale de passer en revue les résultats desdites réformes dans chacun des 16 domaines, qui sont des critères d’appréciation dans l’évaluation de la politique et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment-Cpia). Par la suite, le gouvernement a rétabli une cellule de suivi des réformes Cpia pilotée par le ministère de l’Economie et des Finances.
Le Bénin a fait des progrès dans 4 domaines
Les efforts de réformes du Bénin ne sont pas restées sans fruit. Au cours de l’année écoulée, le pays a fait des progrès significatifs dans quatre domaines particuliers. Tout d’abord, la gestion économique a été améliorée grâce à la publication de statistiques régulières et complètes sur la gestion de la dette, ainsi qu’à l’introduction de budgets programmatiques, et les progrès soutenus, en matière de consolidation fiscale. Dans le domaine de la gestion économique, le Bénin, selon Nathalie Picarelli, a le deuxième score le plus élevé en Afrique, après l’Ouganda.
Deuxièmement, le secteur financier a été rendu plus résilient en poursuivant les réformes sur les exigences des normes internationales des accords de Bâle II et de Bâle III, indique l’expert en finance.
Troisièmement, le meilleur processus de planification du secteur de la santé a permis d’augmenter la note relative au capital humain. Enfin, des progrès ont été réalisés en matière de droits de propriété avec une meilleure transparence du système d’administration foncière, la publication en ligne du cadastre et surtout l’adoption d’un décret, facilitant la conversion des permis d’habiter en titres fonciers, pouvant être reconnus comme des garanties par le régulateur bancaire (Commission bancaire de l’Uemoa).
Cette réforme devrait également améliorer la rentabilité des banques. À la fin octobre, environ 600 garanties avaient été formalisées, correspondant à 72 milliards de francs CFA de garanties sous-jacentes.
Quid du Cpia ?
L’évaluation Cpia de la Banque mondiale consiste à établir un état des lieux sur les progrès réalisés par les pays, dans le cadre du renforcement de la qualité de leurs politiques et de leurs institutions, afin de favoriser une croissance durable et de réduire la pauvreté.
L’évaluation se fait tous les ans pour les pays éligibles aux fonds Ida, c’est-à-dire les fonds à conditions concessionnelles pour les pays à faible revenu.
Cette année, le Cpia couvre 75 pays, dont 39 en Afrique. L’évaluation se base sur 16 critères représentant les dimensions institutionnelles d’une stratégie efficace de réduction de la pauvreté. Les critères sont regroupés en quatre catégories :
- la gestion économique (groupe A),
- les politiques structurelles (groupe B),
- les politiques de lutte contre l’exclusion sociale et en faveur de l’équité (groupe C);
- et la gestion et institutions du secteur public (groupe D).
Pour chaque critère, les performances des pays sont notées sur une échelle allant de 1 (faible) à 6 (fort).
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