L’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte trouvent enfin un accord sur le barrage du Nil

Un accord a enfin été trouvé entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte sur le remplissage du barrage du Grand Renaissance éthiopien (GERD), selon un communiqué mardi du Premier ministère éthiopien.

Pour un consensus cherché depuis plusieurs mois, il aura fallu quelques heures et une médiation de l’Union africaine lors d’une réunion virtuelle, observée par l’UE et les États-Unis, pour qu’un accord soit trouvé pour le remplissage et l’exploitation annuelle du barrage du Nil. Les trois pays ont convenu que l’Éthiopie pouvait continuer à remplir le barrage, selon le communiqué. Cette rencontre et les nouvelles discussions ont été facilitées par le président sud-africain Cyril Ramaphosa pour renforcer le concept des solutions africaines aux problèmes africains, indique le PM Ethiopien Abiy Ahmed, dans un tweet.

Abiy a remercié le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour une  » entente commune conclue sur la poursuite des discussions techniques sur le remplissage « . Il est absolument nécessaire que l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie, avec le soutien de l’Union africaine, parviennent à un accord qui préserve l’intérêt de toutes les parties, a déclaré mardi Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. Le Nil est la source de vie et de développement pour les trois pays et devrait rester une source de paix, a ajouté Mahamat.

Tensions autour du plus long fleuve d’Afrique

Les tensions se sont intensifiées entre l’Égypte et l’Éthiopie lorsque le Caire s’est plaint au Conseil de sécurité de l’ONU le 1er mai après qu’Addis-Abeba a annoncé son intention de commencer le remplissage de la première phase de son barrage hydroélectrique de 5 milliards de dollars sur le Nil. L’Éthiopie a répliqué, affirmant qu’elle n’était pas obligée d’informer l’Égypte sur la question, comme cela était prévu dans la Déclaration de principes trilatérale de 2015. Selon la déclaration, les négociations sur le barrage se feront parallèlement à sa construction.

Selon un rapport de l’agence Anadolu, l’Éthiopie a déclaré que la première phase avait déjà été réalisée en raison de bonnes précipitations pendant la saison des pluies dans le pays de la Corne de l’Afrique et le barrage débordait. L’Éthiopie espère conserver 4,9 milliards de mètres cubes d’eau pendant cette saison des pluies en juillet et août dans le cadre du remplissage de la première phase, et le volume serait suffisant pour tester deux turbines en 2021.