Si le Mali brûle, c’est toute la sous-région ouest-africaine qui est en danger, Olusegun Obasanjo
La situation malienne est très préoccupante, du point de vue politique, mais aussi et surtout sécuritaire. Selon l’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, si le Mali brûle, c’est toute la sous-région ouest-africaine, qui sera touchée.
« Le Mali est la levée qui, si elle est violée, créera une vague d’insécurité dans toute la région ouest de l’Afrique », a indiqué, dans un article, l’ancien chef d’Etat. Obasanjo attire donc l’attention sur le fait que la non- résolution de la crise malienne pourrait entraîner de graves répercussions sur les pays environnants. « L’agitation politique actuelle au Mali est très préoccupante, compte tenu de l’impact multidimensionnel d’une escalade de l’impasse politique sur environ 19 millions de citoyens et de ce que signifie un Mali déstabilisé pour l’Afrique de l’ouest », a indiqué le politique nigérian.
Il précise que « les conséquences se répercuteront sur toute la région de l’Afrique de l’ouest, la sécurité et la sûreté du Sénégal, du Burkina Faso et du Niger, étant directement menacées. Si ces pays trébuchent, les effets se répercuteront sur les États côtiers, tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et la Guinée. Il se répercutera même au Nigéria ».
Urgences signalées
Cependant, la lueur d’espoir vient, selon Obasanjo, du fait que les parties en cause, dans la crise malienne, font preuve « d’ouverture au dialogue », ce qui ouvre donc la voie à des négociations d’un compromis pour mettre fin à la crise. Il suggère qu’il est important et urgent de « négocier un compromis pour mettre fin aux manifestations et un soulagement immédiat pour le pays, qui ne compromettra pas la démocratie, la sécurité et les droits de l’homme ». Pour ce faire, l’ancien président se dit « encouragé par le fait qu’IBK et sa coalition politique, d’un côté, et l’Imam Mahmoud Dicko et le M5-RFP, de l’autre, aient fait preuve d’ouverture au dialogue ».
Outre le compromis, Obasanjo suggère que deux autres éléments soient tout aussi urgents à mettre en place. Il faut « assurer la mise en œuvre de l’Accord de paix en collaboration avec d’autres parties prenantes essentielles à la paix et, si nécessaire, apporter les ajustements nécessaires pour répondre aux nouvelles réalités, grâce à une consultation inclusive avec toutes les parties prenantes. Cela favorisera l’inclusivité dans la gouvernance de la résolution des conflits et la prise de décision, qui a été au cœur des tensions, au Mali. Enfin, les acteurs et le processus doivent reconnaître l’influence de la politique géo et internationale au Mali et assurer la coopération et l’engagement des principaux acteurs externes pour assurer la paix, la stabilité et la croissance du peuple malien ».
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