Bénin – Organisation des concours sous le régime Talon: les avancées du point de vue transparence
L’un des actes forts, posés par le régime de la rupture en 2016, est l’annulation du concours de recrutement des douaniers, jugé frauduleux. Quatre ans après, l’organisation des concours semble se débarrasser de la velléité de fraudes.
Le régime de la refondation a bouclé son second mandat constitutionnel sous l’odeur de concours frauduleux. Pour une administration de développement, le régime du président Patrice Talon a fait l’option depuis 2016 de la transparence dans l’organisation des concours de recrutement dans l’administration.
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A la faveur d’un échange le 19 août 2020 à Lokossa face à des agents de l’Etat, Monsieur Prosper Alabi IDOHOU, le chef de la Cellule de gestion du Fichier unique de Référence et de la Programmation des Effectifs (C/CGFUR-PE) à la Direction générale de la Fonction publique, a présenté les avancées obtenues par l’Etat depuis 2016 dans l’organisation des concours.
Selon Monsieur Prosper Alabi IDOHOU, pour assurer la transparence des concours, un code spécifique est déjà généré au niveau du secrétariat à partir du système et est attribué à chaque candidat. Ensuite, indique-t-il, tout ce qui se passe dans la phase de secrétariat se passe sous anonymat.
Par ailleurs, poursuit le chef de la Cellule de gestion du Fichier unique de Référence et de la Programmation des Effectifs, les copies sont sécurisées grâce à des hologrammes qui ne sont en fait que des codes de sécurité matérialisés par des images.
Ces hologrammes, précise-t-il, sont préalablement collés sur les copies de manière à ce que l’on puisse en reconstituer l’image à l’issue de la correction en juxtaposant le corps des copies et leurs en-têtes. Un procédé qui permet d’éviter les substitutions de copies et autres.
Sur ce même registre, il faut signaler que toutes les copies des candidats font l’objet d’un traitement rigoureux et que, d’une manière particulière, les copies des candidats qui n’ont pas composé sont traitées avec toute l’attention requise, a fait savoir Monsieur Prosper Alabi IDOHOU.
Pour lui, cela permet de pouvoir répondre à toutes les réclamations grâce à la disponibilité d’informations précises, telles que le numéro d’anonymat du candidat qui n’a pas composé, son numéro de table, son centre de composition, le corps auquel il avait postulé, etc.
La transparence dans la délibération des résultats…
A une époque encore récente, certains concours de recrutement peinent à livrer leurs résultats parce que, dans la phase de délibération aussi, des tripatouillage de listes se font.
Pour permettre la transparence à tous les niveaux, des innovations sont intervenus aussi dans la gestion des délibérations. En effet, les délibérations se font désormais sur la base des copies des candidats.
« A titre illustratif, il est déjà arrivé que nous enregistrions 150.000 copies environ pour l’un des concours organisés pour recruter des agents au profit du MEF. En dépit de ce nombre significatif de copies, nous avons commis des jurys de délibération qui ont examiné toutes les copies l’une après l’autre aux fins d’éviter toutes les erreurs de correction. Au cours de cet exercice, les notes qui figurent sur chaque copie sont revérifiées et toute modification sur une note est retracée de manière à ce que l’on puisse savoir qui l’a modifiée et quand elle a été modifiée » fait-il savoir
Cette rigueur, indique-t-il, vise à ne faire droit qu’au mérite. Selon lui, grâce au système mis en place par le ministère du Travail et de la Fonction publique, il est possible d’identifier chacune des personnes qui ont porté d’éventuelles modification sur une copie.
Quid de la souveraineté du jury de délibération?
Toujours dans le souci de crédibiliser autant que faire se peut les concours au Bénin depuis 2016, grâce à un système modernisé qui permet d’éditer un brouillard d’informations qui sert de base de confrontation, entre les informations insérées dans le système et les résultats du travail manuel qui a été fait par les membres du jury de délibération.
Ce brouillard propose et identifie le résultat du concours pour chaque candidat et tous les membres du jury doivent signer le résultat. Une fois cette étape achevée, n’importe qui peut diffuser les résultats, à commencer par les membres du jury de délibération eux-mêmes, puisque le jury est souverain et n’a plus besoin de recueillir une autorisation d’une hiérarchie avant diffusion.
A en croire Monsieur Prosper Alabi IDOHOU, ce système, en plus du fait qu’il permet de gagner du temps pour rendre disponibles les résultats dans les meilleurs délais, permet, par ailleurs, de faire régner la transparence et la fiabilité dans les recrutements pour la fonction publique.
Autres innovations dans la gestion transparente des concours de recrutement…
Au titre des avancées enregistrées depuis 2016 dans l’organisation des concours de recrutement, il importe de mentionner la déconcentration de la gestion des concours.
Des plateformes ont déjà été installées à ce propos dans certains départements, tels que le Borgou, le zou, le Littoral, et sont en voie de l’être dans l’Atacora.
Ces plateformes sont totalement équipées et elles disposent aussi d’une connexion internet. Toute chose qui évite le transfert vers Cotonou à chaque fois, les dossiers des candidats, leurs copies, etc. avant de pouvoir en faire le traitement.
Par ailleurs, des acteurs ont été formés pour assurer la gestion de ces différentes plateformes, aussi bien au niveau central qu’au niveau du département.
Ainsi, grâce à l’approche d’organisation des concours qui est mise en œuvre depuis l’avènement du Gouvernement du Nouveau Départ, 15 procès ont déjà été intentés au Ministère du Travail et de la Fonction publique, relatifs à des contentieux post-concours et ont déjà été vidés au profit de l’Administration, a fait savoir Monsieur Prosper Alabi IDOHOU.
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