Maroc – Sahara occidental: l’Afrique du Sud juge la méthode de l’ONU « partiale » et « peu transparente »
L’Afrique du Sud a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU, à rester fidèle à la légalité internationale lorsqu’il s’agit d’élaborer une résolution sur le Sahara occidental, rappelant que le mandat principal de la Minurso est la tenue d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination du peuple sahraoui.
La question de la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, a toujours été une grande préoccupation pour l’Afrique du Sud. Vendredi 30 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2548 (2020), qui appelle les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général. L’Afrique du Sud qui s’est abstenue lors du vote a estimé que « le Conseil de sécurité ne devrait jamais permettre que la légalité internationale soit renversée par la réalité politique. Cela saperait le fondement même du système international ».
En fait, l’explication sud-africaine estimait que « le texte actuel ne reflète pas les réalités actuelles sur le terrain » concernant notamment les droits de l’Homme, la situation humanitaire, sécuritaire et politique au Sahara occidental occupé. L’Afrique du Sud a jugé les méthodes de travail du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara occidental, « partiales » et « peu transparentes ».
« A cet égard, contrairement à d’autres résultats du Conseil, il n’y a pas encore eu de réelle tentative de parvenir à un compromis sur les paragraphes litigieux afin que nous puissions être assurés d’un texte équilibré reflétant les vues de tous les membres du Conseil. Soyons clairs, il n’y a aucune tentative de parvenir à un consensus », clame l’Afrique du Sud.
A cet effet, l’Afrique du Sud propose à nouveau une visite du Conseil de sécurité sur le territoire sahraoui occupé pour évaluer la situation sur le terrain à même de sortir de l’impasse politique actuelle que connaît la question sahraouie, d’après le texte. Depuis 2019, le Maroc a adopté une « diplomatie des consulats » pour renforcer son pouvoir sur ses provinces du sud disputées avec le Polisario depuis 1975, date du départ de l’occupant espagnol. Des consulats de 15 pays africains sont désormais présents dans le Sahara occidental.
Le Ministre d’Etat allemand chargé de l’Europe, M. Michael Roth, a exprimé le regret du gouvernement allemand quant au statut quo dans lequel se trouve le conflit au Sahara occidental, tout en soulignant que la vacance du poste de l’Emissaire onusien pour le Sahara occidental sape les succès universellement reconnus de l’ancien envoyé spécial, l’allemand Horst Koehler. Pour rappel, le 15 octobre passé le représentant de l’Allemagne aux Nations unies, Gunter Sutter, a vivement réclamé au Conseil de sécurité la nomination urgente d' »un nouvel envoyé personnel » du Secrétaire général de l’ONU, en remplacement de Horst Koehler, et ce « avant la fin de l’année ». Il a assuré que l’impasse entretenue « affecte le peuple sahraoui qui souffre de la persistance de ce conflit ».
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