À quelques semaines de son départ, Donald Trump accélère les exécutions de prisonniers
Déterminé à mener des peines capitales jusqu’aux derniers jours de son mandat, le gouvernement de Donald Trump a procédé à une nouvelle injection létale, jeudi 10 décembre, ignorant les appels à la clémence et l’irruption du Covid-19 chez les bourreaux.
Jamais depuis 130 ans, un président américain n’aura autant appliqué la peine de mort. Brandon Bernard, un Afro-Américain de 40 ans, a ainsi été exécuté à 21h27 locales pour avoir participé à un double meurtre en 1999 au Texas, quand il était tout juste majeur. Un demi-million de personnes avaient signé des pétitions pour demander au président républicain de commuer sa peine en rétention à perpétuité, soulignant notamment son manque de maturité au moment du crime et sa bonne conduite en prison. “À 18 ans et quelques mois, son cerveau n’avait pas fini de se développer”, a plaidé la star de téléréalité, Kim Kardashian.
Avec d’autres jeunes, il avait pris part à l’enlèvement d’un couple de pasteurs blancs, ensuite abattu et brûlé dans sa voiture. Certains des agresseurs avaient moins de 17 ans et ont échappé à la peine de mort. Deux sont déjà sortis de prison. Mais l’auteur des tirs, Christopher Vialva, 19 ans à l’époque, et Brandon Bernard, qui avait mis le feu au véhicule, ont été condamnés à la peine capitale en 2000 par un tribunal fédéral, car le crime s’était déroulé sur un terrain militaire. Le premier a reçu une injection létale en septembre au pénitencier de Terre-Haute, dans l’Indiana.
Depuis 131 ans, pourtant, la tradition veut que le présidents sortants sursoient aux exécutions en attendant l’arrivée de leur successeur. « Le gouvernement n’est pas du tout en phase avec l’approche » de ses prédécesseurs, puisqu’il n’y a eu que trois exécutions fédérales au cours des 45 dernières années, relève Ngozi Ndulue, directrice de recherches au Centre d’information sur la peine de mort (DPIC). Il est tout aussi « décalé » vis-à-vis des évolutions dans le pays, où les nouvelles peines capitales et le soutien à la peine de mort sont à des plus bas historiques, ajoute-t-elle.
1 commentaire