Bénin: un curé accusé d’intrusion dans un foyer, la femme clarifie et veut divorcer
Dans une lettre ouverte adressée à la Conférence Épiscopale, un fidèle de l’Eglise Catholique Romaine, qui s’est présenté en tant que Bidossessi Ghislain Magloire Lokonon a dénoncé avoir été violenté par le curé de sa paroisse à cause de sa femme. Même si la conférence épiscopale tarde à réagir
Il s’appelle Bidossessi Ghislain Magloire Lokonon, et est un enseignant de près de 30 ans de service, un Directeur d’Ecole, un responsable syndical, un chanteur Compositeur CCH, ancien enfant de chœur de Bon Pasteur, ancien marguillier, ancien choriste et membre fondateur de la chorale des jeunes de Bon Pasteur, ancien Lecteur, ancien Maître catéchiste de Bon Pasteur Abomey, Compositeur Hanyé CCH.
Dans cette lettre ouverte adressée au Monseigneur Eugène Cyrille Houndékon, Évêque d’Abomey, il dénonce avoir subi de sévices corporelles et injures de la part d’un curé le mardi 8 décembre 2020. Selon ses écrits, le prête Philippe (Ndlr) aurait personnellement invité son épouse Edwige, résidant à Goho et non le couple Ghislain/Edwige sur la Paroisse Bon Pasteur d’Adandokpodji Abomey où il est Curé actuellement.
« Madame sort de la maison » laissant ses enfants malades…
Cette invitation entrait dans le cadre d’une séance de prière de délivrance et de paix dans les ménages, familles en difficultés. « Et pour cela, bien que deux de nos enfants faisaient une forte fièvre avec la toux depuis la veille, Madame sort de la maison ce mardi 08 décembre 2020 vers 5h30 du matin sans dire le moindre mot à son mari ni aux enfants sur sa destination, avec l’ordonnance prescrite par l’infirmier venu à domicile examiner lesdits enfants malades la nuit précédente », a-t-il écrit.
Mais dit-il, jusqu’au soir à 20h, le soir où chauffaient encore les deux enfants malades, son épouse n’aurait pas mis pied au foyer pour voir leur état de santé et n’a appelé non plus pour en savoir quelque chose. « Je m’en vais donc à Bon Pasteur ce soir là, et je vois effectivement mon épouse dans l’Eglise au milieu de l’Assemblée. Je me dirige vers la Bergère du Renouveau charismatique Madame DAHOUNLITON Clémentine pour lui faire part du motif de mon passage: une mère ici qui a laissé depuis 5h30 ses sept (07) filles dont deux malades, sans demander leurs nouvelles jusqu’à cette heure ci… », fait-il remarquer.
Seule fidèle ordinaire à attendre sur la paroisse
A en croire le plaignant, bien que le Curé et ses proches, berger, bergère, soient informés de la situation critique des enfants, il a envoyé dit-il, lui ramener de la part de son épouse un petit sachet de médicaments afin qu’en lieu et place de Madame qu’il’aille aux chevets des enfants et qu’elle y reste pour continuer sa prière de délivrance. « Je refuse de prendre ledit sachet de médicaments et je me retourne donc à la maison pour emmener les enfants malades à l’hôpital au Centre de Santé Vidolé d’Abomey. Jusqu’à 23 h, leur mère, mon épouse n’a rien demandé du côté des enfants et a été gardée à l’église par le Curé jusque vers 00h où je reviens les surprendre dans l’enceinte de l’Eglise après le départ de l’Assemblée », a raconté Magloire dans sa lettre ouverte.
Très en colère, il reconnait avoir interpelé le Curé et son staff sur l’attitude de son épouse en s’indignant du rôle joué par eux Bergers, bergères, Curé et autres afin qu’Edwige son épouse soit la seule fidèle ordinaire à attendre sur la paroisse après la fin du culte.
« Sans rien me dire, Philippe D. le Curé, d’un geste de main, fait lever tout le staff et mon épouse, leur demandant de m’ignorer et sortir pour le suivre. Ils exécutent et je leur demande si ce qu’ils sont entrain de faire avec Madame et mes enfants est sérieux, humain et chrétien ! Philippe D. le Curé rétorque et me gronde vertement, vociférant en ces termes : « Ghislain, tu es un vaut rien, un impoli très mal éduqué, et comme ça, c’est normal que tu n’aies pas pu rester au Séminaire pour devenir Prêtre ! Tu ne pouvais pas finir le Séminaire. Sors vite d’ici. Sors immédiatement de mon église sinon je vais te corriger proprement… ».
Bidossessi Ghislain Magloire LOKONON
» Mieux vaut être mauvais chrétien que mauvais Prêtre «
Il aurait refusé de sortir sans son épouse et mère de ses sept (07) filles avec qui, il se serait marié dans cette même Eglise le 31 janvier 2015 devant Dieu et son Église, mariage célébré par son Excellence, Monseigneur Clet FÊLIHO Évêque de Kandi.
» Monsieur Philippe, vas encore bien te renseigner: Ghislain LOKONON n’a pas été renvoyé du Séminaire et jamais je n’ai eu de mauvaise note de conduite avant ma sortie volontaire et libre du Séminaire. J’ai décidé tout simplement être un homme responsable, honnête, authentique et non hypocrite comme beaucoup d’entre vous qui font l’âne pour avoir le foin et qui une fois ordonnés et envoyés sur les Paroisses deviennent de véritables cas, des béliers habillés à qui il n’est plus facile de reprendre l’habit, et qui sortent après, tout leur numéro caché au Séminaire, contre les pauvres fidèles et parfois même contre leurs propres confrères dans le sacerdoce…
Ceux qui ont vécu proches de ces genres de Prêtre savent bien de quoi je parle. J’ai écrit pour dénoncer un certain nombre de choses qui me scandalisaient, qui contrastaient avec la vision que j’avais du Séminaire quand j’étais au dehors. Mon Recteur qui m’avait reçu cette mémorable et longue nuit et tout dit pendant plus de cinq (05) heures d’horloge pour tenter me faire changer d’avis, alors Père ADJOU Martin actuellement Évêque de N’Dali est encore vivant et peut le confirmer.
Il en est de même pour mon Père spirituel au Séminaire, Père Aristide GONZALO actuellement Évêque de Porto-Novo, mon oncle et tuteur Père au Centre Guy Riobé de Parakou qui était intervenu pour que je fasse quelques semaines de méditation sur ma vraie vocation au Monastère de Kokoubou (200 Km de Parakou), alors Père Clet FÊLIHO, plus tard Évêque de Kandi, et bien d’autres Pères AKANKOSSI Mathieu, TINDO Cyprien KINNOUME Jean, NANSY, LANMANTCHION Eric, pour ne citer que ceux là, qui peuvent encore témoigner que j’étais un séminariste brave, sérieux, honnête qui avait surpris plus d’un par ma décision irrévocable de quitter de moi même le Séminaire avec ma phrase vedette : » mieux vaut être mauvais chrétien que d’être mauvais Prêtre … »
Bidossessi Ghislain Magloire LOKONON
« Le Curé qui avait à bord comme unique passager, mon épouse »
Il accuse le curé Philippe DEGUENON d’avoir intimé l’ordre à la dizaine de fidèles présents autour de lui, de le frapper à mort et le sortir de gré ou de force de l’Eglise.
« Je lui disais que je ne sors pas tant que mon épouse ne me suive, et je suis allé m’asseoir sur un des bancs attendant la sortie de mon épouse. Et comme ses fidèles ne lui obéissaient pas, tel un lion enragé, Philippe D. le Curé rugit de l’autel pour venir vers moi me porter des coups lui-même, quand, dans son élan dévastateur, ses fidèles de toutes leurs forces le maîtrisèrent de manière à ce qu’il n’ait pu me toucher.
A notre sortie de l’église, encore que j’étais dans la cour, je vois une voiture vitre teintée sortir du presbytère : c’était Philippe le Curé qui avait à bord comme unique passager, mon épouse Edwige toute seule assise dans la voiture de Monsieur le Curé qui, constatant encore ma présence sur les lieux, baissa le vitre et m’intima l’ordre une fois encore de vider les lieux. Il demande à nouveau aux fidèles présents de m’assommer et de me corriger proprement avant de me jeter dehors. Curieusement, aucun d’eux n’avait obéi à son appel à la vindicte populaire* sur ma personne.
« Frapper à coups de lanière devant mon épouse »
« Et il était obligé de descendre de la voiture pour se porter violemment vers moi afin de me frapper et me traîner dehors. Le Curé une fois de plus fut maîtrisé par ses ouailles qui de force l’ont bloqué net et arrêté dans sa progression vers la commission d’un délit de plus. J’exige que mon épouse sorte immédiatement du véhicule sans quoi, le véhicule ne bougerait pas…
Monsieur le Curé, après avoir brutalisé fortement ceux et celles qui le tenaient à distance de moi, qui le mettaient héroïquement hors d’état de nuire, réussit tristement à s’échapper de leurs mains et bras, et retourne rapidement dans son presbytère, sa voiture toujours là en marche, ma femme toujours dedans à qui il demandait de ne point descendre. L’ instant d’après, Philippe DEGUENON le Curé, le « Soweto » de l’heure et des lieux, revient bruyamment avec en main UNE LANIÈRE pour venir me frapper à coups de lanière devant mon épouse toujours assise dans sa voiture et devant tous ceux qui y étaient »
Déçue par les faits, dit-il, son épouse descend enfin de la voiture vitre teintée du Curé pour monter sur sa moto et le suivre contre l’ordre du curé.
« Je vais me susciter », Bientôt le divorce?
Aux dernières nouvelles, l’épouse, dame Edwige, a donné sa version des faits. D’après elle, son mari fit irruption dans la chapelle et l’invita à rejoindre ses enfants malades. leur discussion a attiré l’attention du curé qui a tout fait pour émousser l’ardeur de Ghislain en vain. Dans ses clarifications, elle reconnait que le curé a vraiment brandi une lanière sans jamais fouetter son mari. Mieux, elle souligne que c’est son époux même qui l’a mise en contact avec le curé depuis que les problèmes ont pris corps dans le foyer.
Contrairement aux accusations de son époux, il jure n’avoir jamais eu de relations extra-religieuses avec le curé en question. « Le weekend prochain nous allons nous asseoir, les deux familles, pour voir s’il y a possibilité de nous séparer bien que je demeure son épouse. J’ai envie de me suicider si je dois continuer à rester sous son toit », a-t-elle fait savoir à l’Investigateur. Pour elle, leur foyer est en ébullition depuis que son époux a une seconde épouse dans la ville de Bohicon.
La conférence épiscopale n’a pas encore réagi à ses accusations, pas même le préfet. Pour l’heure, cette lettre ouverte digne d’une affaire rocambolesque fait grand bruit sur la toile et suscite de vives émotions.
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