Centrafrique: la Cour constitutionnelle confirme la tenue des élections « à haut risque »

En Centrafrique, le double scrutin à haut risque aura lieu, dimanche 27 décembre, comme prévu. Les multiples requêtes pour le report  ont été rejetées par la Cour constitutionnelle, en sa session de ce samedi 26 décembre.

La Cour constitutionnelle a rejeté, samedi, d’ultimes recours de l’opposition pour reporter les élections présidentielle et législatives prévues, dimanche, en Centrafrique, en proie à une offensive des groupes rebelles. Les multiples requêtes pour le report des élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020 ont été rejetées par la Cour constitutionnelle en sa session de ce samedi 26 décembre.

« Les demandes sont rejetées en application des articles 36 et 37 de la Constitution », a martelé Danielle Darlan, Présidente de la Cour constitutionnelle, après avoir précisé que, selon les dispositions de l’article 95 de la constitution, « la Cour constitutionnelle est chargée de veiller à la régularité des opérations électorales, d’examiner et de proclamer les résultats définitifs ».

Jeudi, six candidats d’opposition ont saisi la Cour constitutionnelle pour demander la « reprise des élections », suite à la décision mardi de Jean-Serge Bokassa de retirer sa candidature. Anicet Georges Dologuélé, Nicolas Tiangaye, Karim Meckassoua, Désiré Kolingba, Mahamat Kamoun et Cyriaque Gonda ont estimé que le retrait de Jean-Serge Bokassa de la course à la présidentielle devrait automatiquement entraîner « la reprise du vote », en application de l’article 115 du Code électoral. Celui-ci prévoit qu’en cas de « retrait de l’un des candidats entre la publication de la liste des candidats et le premier jour du scrutin », l’organisation de l’élection est « entièrement reprise, avec une nouvelle liste de candidats ».

Selon la Présidente de la Cour constitutionnelle, l’application des dispositions des articles du Code électoral ou de la constitution évoqués par les requérants « entrainerait une remise en cause de la date constitutionnelle du 27 décembre 2020, et donc une violation des Articles 106 et 107 de la constitution ». Et d’ajouter que « les dysfonctionnements soulevés par les candidats seront traités dans le cadre des contentieux électoraux », donc après la tenue du 1er tour des élections de dimanche.

Vendredi, trois Casques bleus burundais ont été tués en Centrafrique, où la coalition de rebelles a rompu son cessez-le-feu peu avant les élections présidentielle et législatives prévues dimanche. « Trois casques bleus du Burundi ont été tués et deux autres blessés à Dékoa » (centre), a annoncé l’ONU vendredi, en condamnant des attaques menées par « des combattants armés non identifiés ». Les attaques se sont produites à Dékoa et Bakouma (sud), a précisé l’ONU dans un communiqué.

La tenue des élections en Centrafrique, pays au territoire encore contrôlé aux deux tiers par des groupes armés, est un enjeu majeur pour le président sortant Faustin-Archange Touadéra, grand favori, et la communauté internationale. La coalition rebelle avait décrété mercredi un « cessez-le-feu unilatéral » de trois jours arrivant à échéance avant le vote, tout en demandant au président Touadéra de « suspendre les élections dont les conditions de bon déroulement n’ont jamais été réunies ».