Brésil: une sculpture de vulve géante fait polémique (photos)

Une oeuvre qui fait couler beaucoup d'encre !Crédit photo : Capture d'écran Facebook © Juliana Notari

Une sculpture de vagin de 33m de long et 16m de large, réalisée par l’artiste Juliana Notari en pleine campagne, soulève les critiques au Brésil. Les sympathisants ultra-conservateurs du président Jair Bolsonaro ne cachent pas leur désapprobation.

Inaugurée le 2 janvier dernier dans un champ de l’Etat de Pernambouc, dans le nord-ouest du Brésil, la sculpture monumentale « Diva » signée par l’artiste Juliana Notari suscite depuis plusieurs jours des réactions et critiques en rafale dans un pays déjà déchiré socialement et politiquement. En cause : sa représentation jugée explicite et indécente d’un sexe féminin, mais aussi les coulisses de sa réalisation.

En effet, il s’agit d’une vulve de 33 mètres de long, 16 mètres de large et six mètres de profondeur en pleine campagne comme le rapporte le quotidien Folha de S.Paulo. L’installation, intitulée Diva, a été réalisée par la plasticienne Juliana Notari. Au total, il aura fallu 11 mois et une vingtaine d’hommes pour la créer, au milieu d’une ancienne sucrerie, à flanc de colline.

https://web.facebook.com/juliana.notari/posts/10219401789651753

Perspective féminine

Mais quelle est l’idée de Juliana Notari derrière ce geste audacieux ? L’artiste a expliqué sa démarche sur les réseaux sociaux : « J’utilise l’art pour engager des questions relatives à la problématisation de genre à partir d’une perspective féminine alliée à une vision du monde qui questionne la relation entre nature et culture dans notre société occidentale phallocentrique et anthropocentrique ».

L’artiste travaille depuis de nombreuses années sur ces thématiques. Dès le début des années 2000, elle réalise ainsi la performance Dra.Diva durant laquelle elle crée des fissures dans un mur à l’aide d’un marteau et les baigne de sang animal avant d’y introduire des spéculums. Diva s’inscrit dans le prolongement de ce travail en provoquant le débat autour de la représentation du sexe féminin et des tabous sexuels que l’on impose aux femmes.

Un véritable scandale

Si cette sculpture a pour ambition de « remettre en question la relation entre la nature et la culture dans notre société occidentale phallocentrique et anthropocentrique », comme l’explique l’artiste dans un post Facebook de présentation de son œuvre, elle fait néanmoins polémique.

Certains ont ainsi reproché à la plasticienne d’avoir dénaturé le paysage et d’avoir abîmé les lieux en creusant le sol pour y incorporer sa sculpture. La résine utilisée pour l’installation fait notamment débat, même si l’artiste affirme de son côté que le matériau n’entre pas en contact avec la terre. 

D’autre part, de nombreux partisans de Jair Bolsonaro, le président brésilien, critiquent ouvertement l’oeuvre de Juliana. « Qui pensez-vous tromper, vous les gauchos ? À part les idiots utiles de la gauche, bien sûr », peut-on lire parmi les commentaires.

Heureusement, l’artiste a tout de même reçu beaucoup de soutien. Quelques internautes ont même surnommé son oeuvre « L’origine du monde », du même nom que le célèbre tableau de Gustave Courbet, exposé au musée d’Orsay à Paris.