Bain de sang au Myanmar: plus de 550 morts, la Chine et la Russie toujours opposées aux sanctions
Suite à de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre, le bilan des victimes des manifestations anti-coup d’Etat au Myanmar est passé à 550 morts, samedi. La Chine et la Russie sont catégoriquement opposées à l’idée de sanctions des Nations unies.
Alors que les manifestations se poursuivent en Birmanie, les forces de sécurité ont ouvert le feu, samedi 3 avril, tuant quatre d’entre eux. Malgré la mort de plus de 550 manifestants sous les balles des policiers et militaires depuis le coup d’État du 1er février, des protestataires continuent de se rassembler chaque jour par petits groupes pour dénoncer la prise du pouvoir par l’armée.
A Mandalay, des manifestants se sont rassemblés samedi. Ils se sont déplacés à scooter et à moto pour éviter d’être interpellé par la police ou les soldats. A Dawei, dans le sud du pays, des jeunes ont défilé, brandissant des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi. D’autres rassemblements ont eu lieu à travers le pays.
Plus de 550 morts
Plus de 550 civils sont tombés sous les balles des forces de sécurité ces deux derniers mois, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd : quelque 2 700 personnes ont été arrêtées. Détenues au secret, sans accès à leur proche ou à un avocat, beaucoup sont portées disparues. Citée par l’Associated Press, l’Association pour l’aide aux prisonniers politiques au Myanmar (indépendante) a fait savoir que le bilan des décès faisait état de 46 enfants ayant rendu l’âme.
La junte a aussi bloqué l’accès à internet pour une grande majorité de la population, coupant les données mobiles et les connexions sans fil. Fréquences radio, SMS, applications qui fonctionnent sans connexion : le mouvement pro-démocratie tente de trouver d’autres alternatives pour s’organiser.
Le Conseil de sécurité de l’ONU reste divisé
La Chine et la Russie sont catégoriquement opposées à l’idée de sanctions des Nations unies, contrairement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni qui en ont déjà imposé de leurs côtés. Les généraux resserrent aussi leur étau judiciaire contre Aung San Suu Kyi, 75 ans, accusée de corruption et d’avoir violé une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale.
Si elle est reconnue coupable, l’ex-dirigeante, détenue au secret mais « en bonne santé » selon ses avocats, risque d’être bannie de la vie politique et encourt de longues années de prison.
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