Mariage consanguin en France: Valérie et Christophe, des cousins en couple
Christophe et Valérie sont cousins. Ils n’ont pas passé leur enfance ensemble. Ils n’étaient pas trop proches. Mais les coups de la vie, tels que le décès de la mère de Valérie et la séparation de Christophe avec la mère de ses deux premiers enfants, les ont rapprochés. Devenus proches par la douleur, les deux cousins se sont mis en couple. Déjà douze ans qu’ils sont ensemble. Aujourd’hui, ils sont parent d’un petit garçon de 4 ans et demi. Leur union a été mal acceptée par leur famille. Le père de Christophe a pris ses distances. Il n’a pas adressé la parole à son fils pendant deux ans. Reçus sur Europe 1 au matin du vendre 24 avril dernier, le couple a partagé avec le journaliste Olivier Delacroix, l’histoire de cette relation hors normes.
Valérie est la fille de la sœur du papa de Christophe. Sa mère et le père de Christophe sont frères et sœurs. Christophe est également son parrain mais très présent. Ils ne se voyaient pas beaucoup. Valérie avait quand même beaucoup de tendresse pour lui.
« Petite, à chaque fois que je le voyais, je lui sautais au cou. C’était mon rayon de soleil de l’année. Vers 17 ans, je me suis aperçue que quelque chose se passait. Quand je n’étais pas avec lui ou que je le voyais avec sa femme, je n’étais pas bien ».
Le déclic ! A partir de ce moment, Valérie avait compris qu’il y a avait quelque chose d’anormal. Quelque chose qu’elle ressentait et qu’elle n’arrivait pas à contrôler ou faire taire. Première réaction tout à fait normale, « je me suis alors dit qu’il ne fallait plus que je le voie et que je l’évite ».
Surprise et désorientée : « Je pensais que ce n’était pas possible, que ça ne pouvait pas être ça parce qu’on était cousins. Pour moi, je devais me tromper, ce n’était pas de l’amour, c’était autre chose, peut-être une grande tendresse ». Quand c’est devenu évident, je me suis dit qu’il ne fallait plus que je le voie ».
Sentiments amoureux entre cousin-cousine
Christophe est tombé sous le charme de Valérie après qu’il a rompu sa liaison amoureuse avec la mère de ses premiers enfants. « De mon côté, ça s’est fait parce que ça ne marchait plus avec la maman de mes deux grands enfants. Je passais plus de temps chez ma tante qu’à la maison.
Toutes les fois où j’étais avec Valérie, j’étais bien auprès d’elle. La chose que j’avais perdue avec la maman de mes deux grands, je commençais à la retrouver avec Valérie. Au fur et à mesure, je me suis aperçu que j’avais des sentiments qui étaient en train de grandir pour Valérie. Ce n’était plus de l’amour cousin-cousine ». Comme quoi, la proximité crée l’amour !
Sentiments avoués
Christophe a pris les devants. Les deux étaient dans la voiture quand il se jette à l’eau, et déclare : « j’ai des sentiments pour toi, je suis sûr que tu as des sentiments pour moi. J’aimerais que tu m’embrasses une fois pour voir si ce baiser déclenche quelque chose. Si ça ne fait rien, on laisse tomber, si quelque chose se passe, on continue ».
Mais Valérie, n’étant toujours pas prête à accepter la réalité, se disait que tout cela n’irait pas bien loin. Elle essayait de se convaincre de ce que ses sentiments finiront par disparaître un jour. Elle n’arrivait pas à s’imaginer se marier, encore moins faire des enfants avec son cousin.
Valérie était littéralement morte de trouille. Elle craignait la réaction de sa famille. « Je me suis demandé comment j’allais faire pour en sortir si je mettais un pied là-dedans et comment j’allais faire pour l’étaler devant tout le monde. Soit je le vivais caché et ça n’aurait pas duré longtemps. Soit il fallait le dire à tout le monde et ça me faisait très peur. Au début, je l’ai repoussé. Je lui ai dit que ce n’était pas possible parce qu’on était cousins. Je le repoussais, mais je voulais être avec lui ».
La cousine était terrifiée par l’idée d’annoncer cette nouvelle à son papa. « J’avais même peur qu’il soit violent. Je me suis dit que j’allais me prendre une gifle ».
Ça passe ou ça casse
Les deux amoureux n’ont pas organisé l’annonce. Décidés à tout dire, ils ont pris leur courage à deux mains et y sont allés. Ce jour-là, le père de Valérie était tout seul à la maison. Ils se sont assis à la table et Christophe se lance : « Tonton, il va falloir qu’on ait une discussion ensemble parce que la vie fait que de temps en temps, il y a des choses qui ne devraient pas se faire, qui se font quand même. Je sors avec Valérie. On s’aime et c’est comme ça ». Quel homme !
Plus de peur que de mal ! Le père de Valérie, contre toute attente, a relativement bien accueilli la nouvelle. « Je regardais mon père. Bizarrement, sa réaction a été à l’opposé de celle que l’on pensait. Il est resté très calme. J’ai vu des larmes dans ses yeux. Ça m’a beaucoup déstabilisée. Je m’en voulais de lui avoir fait ça. Il m’a dit : ‘C’est ta vie, tu la gères comme tu veux. Je suis ton père, mais ce n’est pas à moi de décider de ta vie. Simplement, c’est ton cousin, si un jour vous voulez avoir des enfants, ça risque d’être compliqué », avec sagesse.
Ce sont les seules paroles qu’il ait dites à sa fille. Il n’a posé aucune question, n’a demandé aucune explication.
« On ne s’est pas parlé pendant deux ans «
Le père de Christophe a été totalement contre leur union. Les choses ont été beaucoup plus difficiles avec lui. Lorsque son fils lui dit: « Il faut que je te dise quelque chose qui ne va peut-être pas te faire plaisir, mais je vais être franc avec toi. Je vais me mettre en couple avec Valérie ». Il n’a même pas eu le temps de s’expliquer quand son père s’est levé et les a foutus dehors : « La porte d’entrée est-là, tu pars tout de suite, je ne veux plus te parler ». Deux ans sont passés sans qu’ils ne se parlent.
Christophe a finalement décidé de reprendre contact avec son père. « On ne va pas continuer à se faire la tête comme ça pendant des années. J’ai fait quelque chose qui ne t’a pas plu, mais soit on continue à se faire la tête tous les deux et on perd des années, alors qu’il ne me reste que toi, soit on fait la paix et on essaie de reconstruire les choses ».
Le temps a fait son œuvre et son père a été réceptif à sa requête. Il lui a répondu : « Mon fils, je n’ai pas apprécié ce que tu as fait, mais on ne peut pas rester fâchés ». Emus, ils ont laissé couler quelques larmes, se sont fait une bise, et c’est reparti !
Valérie a du mal à comprendre pourquoi, certains de ses proches n’ont toujours pas accepté leur amour. « On comprend tout à fait que ça puisse choquer. Mais douze ans après, il y a encore des gens qui pensent que c’est un coup de tête. Aujourd’hui, la moitié de ma famille ne me parle pas parce que je suis heureuse. Ça me fait de la peine ».
La question de la consanguinité se pose. Et la première chose que les gens demandent à Valérie, c’est : « As-tu des enfants, sont-ils normaux ?
Ce couple, conscient du caractère anti-social de leur relation, avoue et assume: « Pour nous, ce n’est pas un amour normal, mais ce n’est pas interdit parce qu’on le fait ».
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