Bénin – organisation du référendum : le BMP force-t-il la main à Patrice Talon?

Malgré le rejet de la proposition d’amendement de la constitution qu’ils ont introduite au Parlement, les députés du Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP) ne désespèrent pas. Ils sont décidés à aller au bout de leur ambition de modifier la loi fondamentale. Pour y parvenir, ces derniers ne comptent pas laisser la seule option qui leur reste. Celle du référendum qu’ils demandent au Chef de l’Etat d’organiser.

Au lendemain du rejet de la proposition d’amendement de la constitution, après l’étape de la recevabilité, les députés initiateurs, soutenus par leurs collègues de la mouvance sont aussitôt montés au créneau pour montrer au Chef de l’Etat qu’il est nécessaire d’aller au référendum. Dans leurs différents discours, il apparaît clairement que le référendum doit être convoqué le plus tôt que possible.

Pour montrer l’urgence de la chose au président de la République, certains députés du Bloc de la Majorité Parlementaire descendent déjà dans leur fief pour préparer les populations au référendum. C’est le cas de l’honorable Jean-Michel Abimbola qui n’a pas attendu le dernier mot du Chef de l’Etat pour se lancer dans la pré-campagne. Pour certains observateurs de la vie politique, ces différents agissements n’ont pas autres objectifs que de contraindre le président Patrice Talon à convoquer le référendum.

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Ce qui est paradoxal dans l’attitude de ces députés et qui surprend plus d’uns, c’est qu’en tant que législateurs, ils savent pertinemment que techniquement, la probabilité d’avoir ce référendum avant 2019 est bien faible. Selon la loi référendaire en vigueur au Bénin, il y a des préalables à satisfaire avant toute organisation d’un référendum. Mais en l’état actuel de cette loi, la satisfaction de ces préalables est quasiment impossible avant 2019. C’est d’ailleurs cette analyse qui a amené le magistrat Michel Adjaka à conclure que le « référendum avant 2019 est une équation difficile ».

Au delà des considérations techniques, l’aspect financier pourrait également être une difficulté majeure pour la convocation de ce référendum que les députés du BMP réclament avec tapages. En effet, depuis le 06 avril 2016, le gouvernement du Nouveau Départ n’a cessé de démontrer l’état difficile de la caisse étatique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement a opté pour une utilisation rationnelle des ressources de l’Etat afin de mieux investir dans les projets de développement.

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Partant de cette vision,  le gouvernement se retrouve apparemment en difficulté pour financer ce référendum qui nécessite assez de moyens financiers. Sans oublier que si la consultation populaire sur l’amendement se faisait avant 2019, il se fait qu’il y a encore les élections législatives qui, autant que le référendum, demande suffisamment de l’argent.

Malgré ces difficultés, les députés du BMP demande au Chef de l’Etat de convoquer le référendum qui, selon eux, est l’occasion propice pour faire bouger le Bénin sur certains points. Pour ces derniers, quelque soit le prix à payer, il faut aller au référendum qui pourrait permettre à des dispositions nouvelles, comme celle du couplage des élections qui permettra de faire de l’économie pour le pays. « Dépenser pour le référendum aujourd’hui, c’est aussi faire des économies pour l’avenir du moment où le groupage est acquis et là nous sommes dans l’hypothèse que le « Oui » l’emportait », a déclaré Arifari Bako, député du BMP.

Dans tous les cas, les textes en la matière précisent que seul le Chef de l’Etat a le dernier mot sur la convocation ou non du référendum. Ainsi, quelque soit la pression exercée sur lui par les députés du BMP, il saura certainement en son temps opter pour ce qui arrange le mieux, l’intérêt général.

6 comments

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Adamon

Référendum ( NON )

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Le Trésor

RÉFÉRENDUN (NON NON NON NON)

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HOUEDJISSI BEN SAID DUBO

REFEREDUM OUI ET OUI

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KODJOGBE Nicaise

D’abord, j’aimerais vous féliciter (Monsieur le Président avec tout votre gouvernement) de tous les efforts que vous fournissez depuis avril 2016 pour faire décoller notre pays par l’assainissement des finances publiques, par la conception et le début de la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG). Nous en sommes fiers surtout avec la bonne note octroyée à notre pays par l’agence Standard&Poors.
Par rapport au débat actuel relatif à la convocation d’un référendum, le citoyen apolitique que je suis, a quelques suggestions pour vous.
1- Dans les conditions actuelles, il n’est pas indiqué d’organiser un référendum sur les différents points d’amendements présentés par les députés. Répondez NON à toutes les invites pour l’organisation de cette consultation nationale pour plusieurs raisons :

a) Cette consultation coûtera très cher. C’est encore une occasion de dépenses de dizaines de milliards pour rien, alors que votre souhait est de réduire les dépenses électorales. Même s’il s’avère nécessaire de l’organiser, il me paraît judicieux de le coupler avec les législatives de 2019 pour économiser afin de faire face aux préoccupations les plus urgentes telles que la construction d’infrastructures et les actions contre le chômage des jeunes.

b) Les points d’amendements cités sont encore discutables surtout en ce qui concerne la discrimination électoraliste en faveur des femmes et la proposition relative à l’alignement des élections.

En ce qui concerne l’amendement en faveur des femmes, il n’intéresse que les femmes intellectuelles du milieu urbain intéressées par la chose politique. Ce sont elles qui réclament souvent ces genres de facilités pour une rapide promotion dans les institutions politiques. Quelques-unes d’entre elles ont créé leur propre parti politique. On peut saluer leur courage mais sont-elles prêtes à positionner rien que des femmes ou simplement une majorité de femmes.

Jusqu’à maintenant, aucun texte n’est destiné à favoriser la représentativité des hommes dans les instances politiques. L’infériorité numérique du genre féminin dans les instances politiques n’est basée sur aucun texte. Il est donc utopique de penser corriger cela par un texte.

Au sujet de l’alignement des élections aux mêmes dates, le point d’amendement proposé est une bonne idée. Puisque cela permettra de faire le couplage à partir de 2026 pour économiser nos ressources.

2- Comme propositions, si le référendum s’imposait, je propose que l’amendement concernant la représentativité des femmes soit enlevé de la liste des questions à soumettre au peuple. Cette consultation doit être couplée avec les prochaines législatives. Ainsi, les députés élus en 2019 pourront voir leur mandat prolongé jusqu’en 2026 si le peuple accepte cette réforme. Le calendrier des présidentiels ne connaîtra aucun changement et ainsi en 2026, on procèdera à une organisation d’élections générales.

D’ailleurs, il est possible d’éviter la moindre dépense additionnelle due au référendum en l’évitant. Pour ce faire, je suggère que le Chef de l’Etat se place au-dessus de la mêlée pour rencontrer le groupe minoritaire à l’assemblée afin de discuter d’une revue des amendements pour faire aboutir la révision au niveau de l’assemblée.

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adjokpe sosthène

Mon sieur le président de la république du Bénin patrice talon,je tiens à vous vous dire d’être éveillé contre tes mafias députés du bloc de la majorité parlementaire qui te conduisent au référendum. ce sont des députés gourmand, avat,escroqueurs qui veulent bouffer troisième ton argent pour la même entreprise qui date depuis 4 avril 2017.ils ne veulent pas te dire la vérité franche mais ils veulent bouleverser le pays dans ta main. attendiez à la proche des élections présidentielles et législative,ses commerçants politiciens amateurs vont te quitter et vous serez néant. vaut mieux de prendre l’argent que tu vas les donner pour la campagne de référendum pour faire quelque chose dans le pays.Ce sont eux qui avaient soutenus l’ex président dans ce pays, ce dernier est mauvais pour eux, certainement vous aussi vous serez mauvais à votre départ.