Liban: démission du chef de la diplomatie Nassif Hitti

Nassif Hitti

Le ministre libanais des affaires étrangères, Nassif Hitti, a annoncé sa démission ce lundi, évoquant des désaccords avec le gouvernement.

« Le Liban se transforme en un Etat failli », a déploré ce lundi, Nassif Hitti qui affirme ne plus pouvoir accomplir ses responsabilités dans les circonstances actuelles. « Ma décision d’assumer cette responsabilité n’était pas simple, à l’ombre de la révolte populaire contre la corruption (…) et pour la construction d’un Etat de la justice sociale (…) », écrit M. Hitti qui reconnait, dans son communiqué, « qu’il est difficile de choisir entre agir et renoncer d’être au service de la nation, même si la possibilité de réaliser des accomplissements dans un système plein de défis existentiels et qui manque de bonne volonté est faible ».

Il a présenté sa démission au chef du gouvernement, Hassane Diab. Acceptant sa lettre de démission, le chef du gouvernement libanais déclare avoir entamé des discussions avec le chef de l’Etat pour la nomination d’une autre personne à ce poste stratégique.

« Le Liban d’aujourd’hui n’est pas le Liban que nous avons aimé »

« J’ai porté de grands espoirs dans le changement et la réforme, mais la réalité a fait avorter l’espoir en des débuts prometteurs (…) », déplore Nassif Hitti. « Non, je n’ai pas fait de compromis et ne ferai pas de compromis concernant mes principes, mes convictions et ma conscience au profit d’un poste ou d’un pouvoir quelconque », écrit encore le ministre démissionnaire.

A en croire le désormais ancien chef de la diplomatie libanaise, « le Liban d’aujourd’hui n’est pas le Liban que nous avons aimé et voulu comme un phare et un exemple. Le Liban d’aujourd’hui se transforme en un Etat failli, et je me demande, comme beaucoup de personnes, à quel point nous avons manqué à notre responsabilité de protéger cette nation (…) », ajoute-t-il avant de conclure: « Pour la construction de l’Etat, il faut des cerveaux et une vision claire, ainsi que des intentions sincères et une culture des institutions, une souveraineté de l’Etat de droit, de même que la reddition des comptes et la transparence ».