Mise en place du Parti unifié de l’opposition du Bénin à Paris: la guerre de leadership menace le projet

Les partis en opposition au régime du président Patrice Talon affronteront en un bloc unique, les élections législatives de 2019 et éventuellement la présidentielle de 2021. Pour se faire, ils entendent créer un parti unifié courant ce mois de Novembre. Mais avant la naissance même de ce parti unifié, des observateurs avertis évoquent l’idée d’un échec du projet qui pourrait être tué dans l’œuf par une guerre de leadership entre Yayi, Ajavon et Koutché.

Le parti unifié, presqu’un acquis ?

L’opposition au pouvoir du président Patrice Talon s’active pour la création d’un parti unifié afin de faire face aux deux grands partis politiques en création autour du chantre du « Nouveau Départ ». Selon quelques indiscrétions, ce parti unifié de l’opposition pourrait voir le jour avant la fin du mois de Novembre 2018 sur le sol parisien.

Pour l’observateur averti de la vie politique béninoise, la création du parti unifié de l’opposition ne devrait poser aucun problème pour deux raisons majeures. Primo, l’opposition si elle veut survivre à la stratégie politique du régime du président Patrice Talon a l’obligation de se serrer les coudes et ne laisser aucune fissure où pourrait passer l’esprit de division qui ne pourrait que la fragiliser davantage. Secundo, à l’étape actuelle de la vie politique du pays, le choix de celui qui pourrait conduire ce parti unifié sur le terrain ne doit pas être difficile.

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En effet, au titre des personnes pressenties, l’ancien ministre Komi Koutché et le président Sébastien Ajavon sont en exil et leur retour au pays est aléatoirement lié au bon vouloir du gouvernant actuel qui pourrait gracier l’un et éviter de poursuivre l’autre. Ainsi, les seules personnes qui jouissent pour le moment de leur droit d’aller et de venir, sont les anciens président Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo. C’est seulement eux qui pourraient représenter physiquement sur le terrain la création de cette force unifiée.

Pourquoi lui et pas moi?

Si les négociations vont bon train et semblent donner des résultats concluants, la question relative à qui pourrait être le président de ce parti unifié pourrait tout de même constituer le point d’achoppement. En effet, selon notre source, si la question de partir aux élections à venir en rang serré est désormais un acquis entre les leaders de l’opposition, celle relative à qui serait le numéro 1 semble être butée à une sourde guerre de leadership entre les différents responsables politiques. Qui des leaders de l’opposition à savoir l’ancien ministre des finances Komi Koutché ou l’actuel président d’honneur du FCBE, Yayi Boni ou encore le président d’honneur de l’USL, Sébastien Ajavon pourrait être le porte voix de ce parti ?

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Aussi, en dehors de la guerre de leadership qui pourrait être une faiblesse à ce projet, d’autre faiblesse pourrait naître de la résistance de certaines formations politiques à disparaître à la faveur de la création de parti unifié en gestation. En effet, le présent code électoral et la charte des partis politiques imposent la création de grands partis politiques à assise nationale et interdit les alliances de circonstances pour aller aux élections. En d’autres termes, le parti unifié de l’opposition ne sera possible que dans une démarche de fusion des forces politiques d’opposition. Ce qui serait difficile à obtenir quant on sait déjà que le parti « Restaurer l’Espoir » du ministre Candide Azannaï est contre une éventuelle disparition de son parti politique dans une grande vision.

Autant de points d’ombres qui poussent les observateurs de la vie politique nationale à se demander ce que veut faire concrètement l’opposition. Quelle est la stratégie qui est en train d’être développée? Seul le temps nous édifiera et la date annoncée pour réaliser le projet n’est plus qu’une question de chrono.

3 comments

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Amelagbe

Les lois surtout scelerates sont faites pour etre abrogees et l’assemblee nationale est la seule institution qui a pouvoir de legiferer!
Ni Talon , ni Djogbenou…
L’opposition a interet a dejouer le piege de Talon qui veut les ecarter dela course, en creant formellement un parti unifie, fut il de circonstance.
Apres les elections, leur premiere tache sera d’abroger cette charte des partis et ce code electoral et vhaque parti pourra prendre ses libertes s’il le souhaite.
La charte des partis et le code electoral ne remplacent pas la constitution !
La ruse et la rage du clan au pouvoir ne remplacent pas la volonte populaire !

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    Maro Afic

    C’est de la pure vérité

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    SEGNI

    Très bonne analyse, il n’y aura aucune guerre de leadership. L’opposition mettra en place son bloc et ira en rang serré quelques soit le prix.