Algérie: la population dit « non » à un cinquième mandat de Bouteflika

Au mépris d’une interdiction de manifester, des centaines de manifestants se sont rassemblés dans la capitale algérienne ce vendredi 22 février, contre une candidature pour un cinquième mandat, du président en difficulté sanitaire Abdelaziz Bouteflika.

Les manifestants ont scandé des slogans favorables à la démocratie, lors d’un rassemblement vendredi sur la place du 1er mai à Alger, sous une forte présence policière, ont déclaré des témoins. Les forces de sécurité ont bouclé la place et empêché d’autres manifestants d’y pénétrer, selon les mêmes témoins. « Pas de cinquième mandat », ont scandé les manifestants, pour la plupart jeunes, brandissant des drapeaux algériens, alors qu’ils se dirigeaient vers le centre d’Alger.

Plus tôt, ce mois-ci,  Bouteflika, qui dirige ce pays nord-africain depuis 1999, a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat de cinq ans, lors de l’élection prévue pour le 18 avril, malgré les inquiétudes concernant sa santé. Le chef de l’Etat, âgé de 81 ans, utilise un fauteuil roulant et a rarement été vu en public depuis un accident vasculaire cérébral subi en 2013. « La dignité du peuple algérien a été violée par la tentative du président actuel de gouverner l’Algérie pendant cinq années supplémentaires en dépit de sa mauvaise santé », a déclaré un manifestant, à l’agence de presse DPA vendredi dans la capitale.

Une interdiction officielle des manifestations à Alger a été imposée en 2001. Les activistes ont utilisé les médias sociaux, pour organiser des rassemblements vendredi contre Bouteflika à travers le pays, après les prières hebdomadaires des Musulmans, occupant également la place principale d’Annaba, à 400 km à l’est d’Alger, avec des manifestants, a annoncé le site internet de la TSA. D’autres rassemblements moins importants ont eu lieu dans d’autres provinces, notamment à Oran dans le nord-ouest de l’Algérie et à Sétif dans le nord-est, a rapporté en ligne, le journal algérien Elkhabar. Les manifestations ont eu lieu après que les prédicateurs de la mosquée ont mis en garde, dans la prière du vendredi, de ne pas manifester et de prévenir la violence.