Congo: Félix Tshisekedi face aux premières résistances
A l’issue de la réunion institutionnelle tenue ce lundi 18 mars sous la présidence de Félix Tshisekedi, d’importantes décisions ont été prises. L’élection des gouverneurs est renvoyée à une date ultérieure et l’installation des sénateurs élus est suspendue.
Ces décisions prises à l’issue de la réunion institutionnelle sont rejetées par certains regroupements politiques, notamment le Front commun pour le Congo (FCC). Ce qui est attaqué, c’est d’abord la nature de la réunion qui a abouti à ces mesures prises par Félix Tshisekedi.
Décisions contestées
Pour le Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme de Joseph Kabila, la réunion interinstitutionnelle n’est qu’un cadre de concertation qui ne dispose d’aucun pouvoir de décision et devrait se limiter à la formulation des recommandations qui seraient adressées aux institutions constitutionnellement établies. Le Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’opposant Jean-Pierre Bemba relève ce qu’il considère, comme « l’incompétence absolue de cette réunion interinstitutionnelle » qui, selon son argumentaire, est dépourvue de tout pouvoir décisionnel. « Nous regrettons qu’une affaire privée d’un parti politique prenne toute une république en étau. La deuxième chose, c’est que la réunion interinstitutionnelle n’est pas une institution constitutionnelle. C’est de l’informel », a-t-il ajouté.
En face, les proches de Tshisekedi se défendent en soulignant que ces décisions sont prises non pas par la réunion interinstitutionnelle mais par le chef de l’Etat, en tant que garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions de la République. Ils argumentent également que « la décision en décembre dernier, de reporter les élections législatives dans les circonscriptions de Beni, Butembo et Yumbi, avait été prise à l’issue d’une réunion interinstitutionnelle présidée par le chef de l’Etat de l’époque. »
Des enquêtes en vue
Au-delà de toutes ces questions, l’autre inquiétude relevée particulièrement par la société civile est le temps que vont prendre les enquêtes menées par le procureur général près la Cour de cassation sur ces soupçons de corruption. L’ONG Action congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), par exemple, souhaite que ces enquêtes soient fixées dans le temps pour permettre l’installation des sénateurs nouvellement élus et pour parachever le plus tôt possible le cycle électoral.
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