Soulèvement au Burkina Faso: Blaise Compaoré a été exfiltré par les Français selon Isaac Zida

Yacouba Isaac Zida est largement revenu sur la situation sociopolitique qui a contraint Blaise Compaoré à l’exil. Dans une longue entrevue accordée à Jeune Afrique, l’ex premier ministre de transition a expliqué les dessous de la chute de Blaise Compaoré et les conditions de son exil.

En exil au Canada depuis la fin de la transition au Burkina Faso, l’ancien numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle, Isaac Zida a mis à nue les dessous du départ au pouvoir de son ex chef. « J’ai été soulagé. Un carnage avait été évité. J’ai longtemps été attaché au service du Président Compaoré. Il m’a confié des missions personnelles, et j’ai eu beaucoup d’estime pour lui. Mais son pouvoir s’est usé avec le temps. Après les mutineries de 2011, j’ai cherché à le mettre en garde, mais il n’a jamais pris ça au sérieux. J’ai senti que les choses commençaient à lui échapper » s’est souvenu l’officier. Il n’a pas manqué de souligner le rôle qui a été le sien dans la tentative de règlement de la situation. Mais très vite, elle « s’est dégénérée » regrette-il.

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« J’ai informé le général Diendéré (…), mais il n’a rien voulu décider ni assumer. Le lendemain, je suis retourné à l’état-major pour essayer de trouver une solution. J’y ai trouvé les chefs militaires, des responsables de la société civile et une foule immense. J’ai appelé Diendéré pour lui dire que les manifestants menacent de monter sur Kosyam et qu’il fallait que le président Blaise Compaoré démissionne en urgence. J’ai directement piloté son départ depuis l’état-major » s’est confié l’ex chef d’Etat désigné par l’armée.

Sur la question de son probable retour au pays, le natif de Yako n’écarte pas cette possibilité. Yacouba Isaac Zida va plus loin pour pointer du doigt une possible participation à la prochaine élection présidentielle dans son pays et se dit prêt à assumer. « Si je dois rentrer pour être candidat, je serai prêt à affronter tous les risques qui se présenteront à moi » a conclu YIZ.

Pour rappel, un vaste mouvement de contestation a contraint Blaise Compaoré, président de 1987 à 2014, à abandonner le pouvoir et à s’exiler en Côte d’Ivoire chez Alassane Ouattara où il vit actuellement. Depuis lors, le pays vit une instabilité sociopolitique et sécuritaire jusqu’à l’élection de Marc Rock C. Kaboré, un ancien bras droit de l’exilé.