Bénin: Louis Vlavonou cherche-t-il à Abidjan ce qu’il a perdu à Cotonou?
Dans la ville d’Abidjan en Côte d’Ivoire où il a pris part à l’assemblée parlementaire de la Francophonie, le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou, a tenu un discours qui semble une offensive diplomatique afin d’acquérir une légitimité auprès de ses pairs. Dans son speech, loin de calmer les ardeurs des opposants au régime Talon, il a semblé jeter de l’huile sur le feu pour donner du grain à moudre aux forces de la résistance.
Louis Gbèhounou Vlavonou continue l’offensive diplomatique. A chacune de ses sorties, il rivalise d’ardeur pour prouver la légitimité du parlement, huitième législature. Alors qu’il était à Abidjan pour participer à la 45è assemblée parlementaire de la Francophonie, la deuxième personnalité de l’Etat béninois s’est évertuée à expliquer à ses pairs les réformes politiques engagées et les implications des élections à caractère exclusif du 28 avril 2019. Louis Vlavonou en veut pour preuve, les recommandations de la Cédéao en sa session du 24 juin à Abuja.
En procédant de la sorte, Louis Vlavonou dont la légitimité est contestée par plus d’un depuis son installation, confirme la mise en abyme qu’on lui a prêté jusque-là. Au lieu de se concentrer sur l’essentiel, il perdra du temps à rechercher, là où il n’en a vraiment pas besoin, ce qui le recroqueville davantage. Le président de l’institution parlementaire, à moins d’avoir des projets dont lui seul connaît les motifs, contribue, vaille que vaille, au renforcement de la résistance au régime de Patrice Talon à travers son discours. Lorsqu’il a déclaré « cette opposition disposait de six (06) mois pour se conformer aux nouvelles règles. Ne pas le faire et exiger de revenir à l’ancienne charte à un moment où cela ne pouvait que conduire à un vide institutionnel, relevait d’un complot contre la démocratie béninoise », ne donne-t-il pas raison à ceux qui arguaient qu’il y a conspiration pour réviser la loi fondamentale avant les législatives?
Ce ne sont pas les députés des autres parlements qui ont besoin d’explications à foison sur le recul démocratique du Bénin. Il vaut mieux batailler pour avoir la population, celle qui a boycotté les élections, dans son camp. Ce serait peine perdue si ta famille te rejette et tu te fais aduler à l’étranger. Il vaut mieux changer son interprétation du rejet pour faire la paix avec le peuple béninois et en l’occurrence la classe politique. La légitimité du parlement béninois n’est pas à rechercher dans les fora à l’international. Encore moins au sein d’un parlement constitué des partisans d’une seule obédience politique mais au sein de la classe politique en général.
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