Bénin: l’escalade des experts va plus loin que la « commission Djogbénou », Sylvain Akindes
Le rapport déposé par les experts commis pour transformer les conclusions du dialogue politique des 10,11 et 12 Octobre 2019 en proposition de lois continue à alimenter la polémique au sein de l’opinion nationale. Pour le ministre Sylvain Akindes, le rapport déposé par lesdits experts atteste que le mauvais sort n’est pas encore conjuré.
Dans une publication sur sa page Facebook, l’ancien ministre sylvain Akindès semble être de plus en plus convaincu qu’en convoquant le dialogue politique, le chef de l’Etat n’était vraiment pas préoccupé par la résolution de la crise, mais il avait bien « d’autres tours dans sa valise »; « Il cachait comme il se doit d’autres intentions dans son sac » peut-on lire dans la publication.
Selon le ministre Sylvain Akindès, en présentant le dialogue politique comme une simple réunion de relecture de lois par des partis politiques dont la consistance est connue, le président de la République cachait comme il se doit d’autres intentions. Ces intentions, a-t-il poursuivi ne sont pas connues mais elles permettront de faire passer des « nouvelles trouvailles pour une rupture totale avec ce que les représentants de toutes les couches et catégories sociales avaient en communion accepté de consigner comme la règle avec laquelle elles entendaient être gouvernées.«
Abordant le contenu du rapport déposé par les experts, le ministre Sylvain Akindès estime que « l’escalade va plus loin que celui contenu dans le rapport Djogbénou« . L’apparition de poste de vice présidence dans le rapport lui paraît anachronique d’autant plus qu’en cas de vacance de poste, la constitution a prévu un président d’institution pour faire la transition. Selon lui, c’est l’une des idées que l’on veut faire passer en convoquant le dernier dialogue politique, « mais on n’a pas eu le courage pour ne pas porter soi-même l’idée ».
Les Présidents des institutions qui étaient choisis pour assurer l’intérim du Chef de l’État en cas de besoin sont jugés incapables de le faire. On n’a pas eu « le courage de l’avancer ouvertement. On choisit des prétendus experts, de quoi nous ne savons, pour en être des porteurs » se désole-t-il. Les « prétendus experts » poursuit-il « comme des mercenaires candides viennent piétiner les bases consensuelles de notre vivre ensemble dans un Bénin où le peuple a des droits« . Pour l’ancien ministre, les pères de la constitution béninoise ont une lourde responsabilité pour avoir maintenu un régime présidentiel avec des éléments de régime parlementaire en dépit des critiques sur les risques qu’ils prenaient.
« La critique, même si elle est du passé, mérite d’être évoquée puisqu’il s’agit encore aujourd’hui «d’experts» qui prennent une lourde responsabilité, un nouveau risque vers l’inconnu pour que le président reparte comme il nous l’a annoncé après son apparition » conclut-il.
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