Bénin – Révision de la constitution: Talon ira-t-il dans le sens de la représentation nationale ?
Le chef de l’Etat, le président Patrice Talon ne fait plus d’une révision constitutionnelle, l’une des priorités de son mandat. Selon ses propres dires, il a désormais de « l’aversion pour la question » et ne souhaite en aucun cas une révision qui susciterait la polémique. Pourra-t-il joindre l’acte à la parole en s’abstenant de promulguer le texte voté par les deux blocs représentés au parlement et qui suscite déjà des contestations dans le rang de certains leaders politiques.
Au petit matin du vendredi 1er Novembre 2019, les députés de la huitième législature ont voté à l’unanimité des membres présents et représentés la loi portant modification de la constitution de 1990. Au regard des réactions suscitées par cette révision dans le rang de certains acteurs politiques et même parmi les leaders politiques qui ont pourtant participé au dialogue politique des 10, 11 et 12 Octobre 2019, la révision de la constitution de 1990 telle qu’ intervenue la semaine dernière est un nouveau fait crisogène qui pourrait radicaliser les positions les jours à venir.
En effet, du côté des acteurs politiques opposés au régime en place, la révision qui vient d’intervenir est une forfaiture, un coup d’état constitutionnel. Des positions qui n’augurent rien de bon pour la décrispation de la tension socio-politique. Faut-il le rappeler, en organisant le dernier dialogue politique, l’objectif visé par le chef de l’Etat est de parvenir à apaiser le climat politique. Mais à l’arrivée, le rapport du comité des experts mis en place pour la formalisation des recommandations du dialogue politique a mis l’accent sur la nécessité de toucher la constitution pour permettre la mise ne oeuvre de certaines dispositions. Une option que le président Patrice Talon a validé tout en soulignant qu’il n’est pas promoteur d’une révision à polémique.
Inscrit dans une nouvelle démarche d’apaisement, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon pour qui la révision de la loi fondamentale a cessé d’être une préoccupation et qui n’est pas prêt à accompagner une révision constitutionnelle à polémiques s’abstiendrait certainement de valider la nouvelle patate chaude que ses soutiens politiques viennent de préparer d’autant plus que certains points de la nouvelle constitution déchaînent déjà des passions au sein de la classe politique de l’opposition car n’ayant pas fait objet de consensus.
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