France – Professeur décapité: vers la dissolution d’associations de lutte contre l’islamophobie
Après l’attentat de Conflans, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut dissoudre le Collectif contre l’islamophobie en France. Une cinquantaine d’associations sont dans le collimateur de l’État.
Samuel Paty (47 ans) est mort décapité vendredi en fin d’après-midi alors qu’il rentrait chez lui. Samuel Paty a été assassiné, par un islamiste d’origine tchétchène, pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Après cette barbarie, le ministre Français de l’Intérieur a annoncé que la dissolution de plusieurs structures accusées de proximité avec l’islam politique voire l’extrémisme.
Les organisations Baraka City – une association humanitaire musulmane – et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ont été expressément visées ce lundi matin sur Europe 1 par Gérald Darmanin. Ce dernier a annoncé la dissolution à venir de plusieurs structures associatives « parce que nous avons un certain nombre d’éléments qui nous permettent de penser que ce sont des ennemis de la République ». Que sont ces deux organismes dans le viseur du gouvernement?
Le CCIF pointé du doigt
Fondé en 2003 par le militant associatif Samy Debah, le CCIF, qui se dit « apolitique et areligieux », recense les actes islamophobes et apporte de l’aide juridique à des personnes, notamment aux femmes voilées, agressées ou victimes de discrimination. Le CCIF est par ailleurs pointé du doigt pour son communautarisme et sa proximité avec la mouvance des Frères musulmans. Mais le CCIF nie en bloc, indiquant n’avoir « aucun lien » avec « l’islam politique ».
Le CCIF nie en bloc, indiquant n’avoir « aucun lien » avec « l’islam politique ». En novembre 2019, le CCIF a fait partie des organisateurs d’une « marche contre l’islamophobie », tendue et controversée.
BarakaCity, une sulfureuse association musulmane
Barakacity se présente comme une association humanitaire, fondée en 2008 par Idriss Sihamedi. Elle revendique être inspirée de l’islam, se comparant sur son site à la Fondation Abbé Pierre. Cette association aide des populations musulmanes démunies dans de nombreuses régions du monde.
L’association, dont le compte Facebook est suivi par plus de 715.000 personnes, suscite un fort engouement chez beaucoup de jeunes croyants mais aussi la suspicion pour ses prises de positions parfois radicales, note toutefois l’AFP. Ses fondateurs notamment sont des musulmans au profil salafiste. Le président de l’association, Driss Yemmou, a été placé sous contrôle judiciaire jeudi 14 octobre dans le cadre de soupçons de harcèlement sur les réseaux sociaux. Zohra Bitan, chroniqueuse de RMC, l’accuse d’avoir publié « 120 tweets diffamatoires » et d’avoir créé « un hashtag dénonçant sa personne, repris dans près de 1.500 tweets. »
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