Bénin: le Fâ ou la science mercantilisée ?

Au Bénin, à la veille d’une nouvelle année, le Fâ, science adulée au pays de Béhanzin, est consulté par un collège de praticien afin de prédire les éventuels mauvais moments de l’année et les comportements préventifs à adopter. Depuis quelques années, cette consultation qui faisait la fierté de certains Béninois commence par se vider de sa substance.

Les dignitaires de l’ère culturelle yoruba ont consulté leur Fâ le 4 décembre dernier à Pobè. Les prévisions sont bonnes et on ne doit rien craindre. Car, au plan politique, toute tentative de déstabilisation du pouvoir va échouer lamentablement. Le gouvernement peut alors continuer ses devoirs sans regarder ceux qui vont vouloir lui mettre les bâtons dans les roues. Au plan social, il y aura une crue de naissance. Donc les hommes et femmes qui désirent avoir un enfant surtout des garçons devront s’y préparer. Par contre, à Abomey le 5 décembre, le Houéfâ a annoncé de fausses couches en 2020. Leur fâ n’a pas prédit les mêmes choses que celui des Yoruba de Pobè. Il y a donc lieu de se poser des questions sur la méthode ou les circonstances qui impactent sur les interprétations diverses du Fâ.

Le samedi 14 décembre, pour tout clore, David Coffi Aza et un collège de prêtes de Fâ, ont, à leur tour, dévoilé les prédictions de leur fâ. Il aura de la désobéissance civique en 2020 si des sacrifices ne sont pas faits ou si certains prisonniers ne sont pas libérés. Au plan économique, la période de soudure guette le pays. Le gouvernement doit revoir ses recettes à la baisse pour mieux faire face aux besoins des populations. Au plan social, il aura la  mortalité infantile qui va prendre de l’ampleur au cours de l’année 2020. Les noyades ne seront pas du reste.

Voilà donc qui relance le débat de la sincérité du Fâ ou de ses prêtes.

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la rupture

Qui sont ces hommes politiques qui sont encore en prison?