Birmanie: les manifestations s’intensifient pour « renverser la dictature militaire » (vidéo)

Les manifestants réclament la remise en liberté d'Aung San Suu Kyi. Crédit : STR / AFP

Des dizaines de milliers de Birmans ont manifesté ce week-end contre la junte qui a renversé Aung San Suu Kyi. Ils appellent à durcir le mouvement à partir d’aujourd’hui, avec une grève générale.

Troisième journée consécutive de mobilisation. Des foules considérables manifestent en Birmanie, lundi 8 février, pour protester contre le coup d’Etat militaire qui a renversé Aung San Suu Kyi. Plusieurs centaines de milliers de personnes, d’après diverses estimations, sont rassemblées à Rangoun, la capitale économique, où les forces de l’ordre ont fait usage pour la première fois de canons à eau.

Dans les défilés, on aperçoit des ouvriers, des moines en robe safran, des avocats, des étudiants, et des infirmières agitant des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, détenue depuis le 1er février. « Libérez nos dirigeants »« respectez nos votes »« rejetez le coup d’État », est-il écrit sur des banderoles.

« On ne se laissera pas faire »

« Nous n’allons pas travailler même si notre salaire va baisser », a déclaré à l’AFP Hnin Thazin, salariée dans une usine de confection, répondant à l’appel à la grève générale lancé par les contestataires. « Je ne veux pas de la dictature »« Avant nous vivions dans la crainte, mais nous avons eu un gouvernement démocratique pendant cinq ans. Nous n’avons plus peur. On ne se laissera pas faire », a lancé Kyaw Zin Tun, ingénieur de 29 ans.

Des manifestations se tiennent également dans de nombreuses autres villes du pays. Beaucoup d’habitants défilent sur leurs deux-roues dans un concert de klaxons, comme à Tangû, à 300 kilomètres au nord de Rangoun. Ce vent de fronde est inédit en Birmanie, depuis le soulèvement populaire de 2007, violemment réprimé par l’armée. Les généraux putschistes n’ont pas fait de commentaires sur les manifestations.