Japon: le parti au pouvoir veut bien intégrer plus de femmes, à condition qu’elles ne parlent pas
Le Parti libéral-démocrate au pouvoir au Japon, longtemps considéré comme une corporation homogène d’hommes âgés, veut maintenant plus de femmes dans ses principales réunions – à condition qu’elles ne prennent pas la parole.
C’est le troisième pays le plus riche au monde, mais en matière d’égalité femmes-hommes, le Japon arrive en bas du classement, à la 121e place sur 153, d’après le Forum économique mondial, derrière le Bangladesh, le Sénégal ou encore les Émirats arabes unis. Et malgré quelques réformes, le statut des Japonaises n’évolue guère, au travail comme à la maison.
Face aux critiques concernant le manque de représentation féminine au sein du Parti libéral démocrate (LDP) japonais, le secrétaire général, Toshihiro Nikai, a proposé d’intégrer cinq femmes parlementaires aux réunions du conseil d’administration… à condition qu’elles ne prennent pas la parole.
Dans ce parti, au pouvoir la plupart du temps depuis 1955, deux des douze membres du conseil d’administration du parti sont des femmes, alors que seulement trois des 25 membres du conseil général sont des femmes.
«Il s’agit de les laisser jeter un coup d’oeil», a-t-il précisé mardi 16 février, lors d’une conférence de presse. Le secrétaire général du LDP, âgé de 82 ans, explique alors que cela doit permettre aux femmes du parti d’observer le processus de prise de décisions, mais certainement pas d’y prendre part. Si elles veulent exprimer une opinion, ces «observatrices» ne pourront que la soumettre séparément, au bureau du secrétariat.
Cette proposition fait suite aux commentaires sexistes de Yoshiro Mori, ancien chef des Jeux olympiques de Tokyo, lui-même membre du LDP et ancien premier ministre, qui ont provoqué un tollé mondial et attiré l’attention sur la disparité entre les sexes dans la troisième économie mondiale.
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